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Renault-Nissan: le nouveau visage industriel de l’Alliance

Renault et Nissan sont parvenus à un accord, c'est désormais officiel. Les deux constructeurs se sont entendus sur un rééquilibrage de leurs participations croisées. Nissan et Renault vont aussi travailler sur de nouveaux partenariats opérationnels: des projets communs qui dessinent le contour de ce que sera cette nouvelle Alliance.

Dans leur communiqué publié ce lundi matin, Renault et Nissan disent vouloir relancer leur partenariat autour de "projets clés". Que reste-t-il en commun aujourd’hui entre les constructeurs? La question se pose tant les deux entreprises semblent avoir pris des chemins différents.

"Il y a 24 ans, quand l'Alliance a été créé, il y avait une logique industrielle", explique un expert du secteur, "depuis les projets opérationnels de Renault et de Nissan ont complètement divergé", continue-t-il.

Renault et Nissan se sont partagés une carte du monde

C'est un peu comme si les deux constructeurs s'étaient partagés une carte du monde: à Nissan les Etats-Unis, le Japon et la Chine, à Renault l'Europe, le Maghreb et l'Amérique latine. Dès le début des négociations, Luca de Meo, le directeur-général de Renault, a mis sur la table 10 à 15 projets industriels pour que les deux entreprises travaillent ensemble. Impossible de dire pour le moment combien Nissan en aura finalement choisi mais les deux entreprises ont ciblé trois zones pour collaborer: l'Amérique latine, l'Inde et l'Europe.

Sur le Vieux continent, Nissan va confirmer lundi prochain lors de l’annonce officielle de l’accord, la production de sa Micra dans l'usine Renault de Douai sur la même ligne que la future R5. Mitsubishi de son côté produira deux de ses nouveaux modèles dans des usines Renault en Espagne et en Turquie. De nouveaux véhicules construits ainsi en collaboration devraient aussi être annoncés.

En Amérique latine, Renault et Nissan vont mettre en commun certaines de leurs usines et de leurs plateformes. Le constructeur français possède des usines d’assemblage en Argentine et au Brésil alors que le japonais est concentré aujourd'hui sur le Mexique.

L’Inde, marché clé pour les deux constructeurs

L'Inde enfin, devenu 3e marché automobile mondial en début d'année, est regardé de près par les deux constructeurs. Ils y possèdent aujourd'hui une usine en commun, à Chennai et devrait pousser leur partenariat dans le pays encore plus loin. Renault va aider Nissan à percer sur ce marché stratégique, où il est très peu présent. Le groupe français devrait de son côté bientôt y fabriquer une version électrique de sa Kwid.

Par Justine Vassogne