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Renault et Nissan veulent intensifier leur coopération dans les batteries

Les deux partenaires historiques de l’Alliance travaillent pour renforcer leur coopération sur ce composant crucial du véhicule électrique, ont précisé leurs dirigeants respectifs. Ce qui pose une nouvelle fois la question de la participation de Renault à l’Airbus des batteries.

Les Nissan et les Renault électriques pourraient bien embarquer les mêmes batteries dans les prochaines années. C’est en tout cas le futur dessiné ce mardi par les dirigeants des deux constructeurs alliés au sein de l’Alliance.

"Nous prenons actuellement beaucoup de décisions pour mettre des choses en commun (...) les modules de batteries, par exemple, constituent un de ces sujets dont nous discutons en ce moment même", a déclaré le directeur général de Renault, Luca de Meo, lors de la conférence "Future of the car" organisée cette semaine par le Financial Times, comme le rapporte l’agence Reuters.

Les batteries de troisième génération

Après la mise en commun d’une plateforme unique pour les voitures électriques, l’utilisation d’une seule et même technologie batterie renforcerait les liens technologiques et financiers entre les deux partenaires, qui ont chacun fait cavalier seul sur cette question alors qu’ils vendent des voitures électriques depuis une décennie. Renault achète en effet ses modules à LG quand Nissan les a développés en interne.

"Si nous parvenons à une approche très synergétique sur les batteries, l'alliance sera probablement l'une des premières à franchir le seuil du million de voitures vendues avec le même module", a ainsi ajouté Luca De Meo.

L’utilisation d’une seule technologie pour l’Alliance ferait baisser le coût de la batterie à moins de 100 dollars le kWh, un seuil significatif pour ramener le prix de la voiture électrique au niveau de celui du thermique, précise Reuters.

"Nous travaillons maintenant sur les batteries de troisième génération, qui seront la batterie commune de l'alliance Renault, Nissan et Mitsubishi, a déclaré de son côté Ashwani Gupta, directeur général adjoint de Nissan, lors de la même conférence. Si vous faites une batterie (...) avec la même chimie, la même structure, le même circuit d'approvisionnement, cela permet vraiment d'aller de l'avant".

Quid de l'Airbus des batteries?

Si cette stratégie de rapprochement entre Renault et Nissan fait sens - et doit permettre de rebâtir des relations durables au sein de l’Alliance - elle pose une nouvelle fois la question de la participation de Renault au sein du consortium ACC, l’Airbus des batteries soutenu par le gouvernement.

Le constructeur au losange avait rejoint le projet, à la demande du gouvernement en mai dernier, alors qu’il venait d’obtenir un PGE. Mais depuis, l’arrivée concrète de Renault dans ce projet conduit sous la houlette de Total et Saft reste en suspens. "J’ai toujours dit que nous pouvions y être, la condition importante pour que nous y soyons est que nous soyons traités à parité avec les parties qui sont actuellement là. Je veille comme président de Renault à l’intérêt social de Renault, c’est mon rôle. Si c’était le cas, nous y serions", expliquait le 18 janvier sur BFM Business Jean-Dominique Senard.

Si Renault reste ouvert à ce projet, nous explique-t-on en interne, le constructeur se concentre aussi (et surtout) sur son propre projet d’usine de batterie. Ce dernier sera installé dans le Nord, non loin de l’usine de Douai qui fabriquera la R5. Et Jean-Dominique Senard en fait une condition pour atteindre un prix de vente abordable sur ce modèle emblématique de l’ère De Meo.

"Il faut arriver à produire des véhicules abordables. La fameuse R5 le sera [elle doit être vendue autour de 20.000 euros sans aide, ndlr], a détaillé ce mardi sur Europe 1 Jean-Dominique Senard. Il faut réussir notre pari et cela tient aussi au fait que dans l’usine, il y aura une usine de fabrication de batteries. La proximité de cette usine permettra de réduire les coûts".

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web