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Qui est Geely, le partenaire stratégique chinois de Renault dans le thermique?

Le groupe français a annoncé ce mardi la création d’un équipementier dans les moteurs thermiques avec Geely. Après Volvo, Mercedes-Benz, le groupe chinois étend ses liens avec les constructeurs occidentaux.

Volvo, Mercedes et maintenant Renault. Ce mardi, le groupe chinois Geely et le Français ont annoncé leur partenariat afin de créer un équipementier dédié aux motorisations thermiques et hybrides. Cette nouvelle coentreprise détenue à 50/50 entre les deux partenaires, avec un chiffres d’affaires annoncé à 15 milliards d’euros dès la première année, assoit un peu plus le constructeur chinois comme un acteur mondial de l’automobile.

Car si le nom de Geely ne vous dit pas forcément grand-chose, le groupe a tissé depuis le début de la décennie de nombreux accords dans l’automobile, notamment en Europe. Et ce, en toute discrétion grâce notamment à son président et fondateur Li Shufu (62e fortune mondial selon le classement Forbes).

Volvo, Polestar, Lynk&Co

Créée en 1986, la société qui vend au départ de l’électroménager ne deviendra un constructeur automobile qu’en 1998 à Hangzhou, sa ville d’origine dans l’est du pays. Geely Automobile Holdings reste aujourd’hui le premier constructeur à capitaux privés aux côtés des grands groupes publics comme SAIC, GreatWall ou BYD.

Le premier gros coup du groupe date de mars 2010, avec le rachat de Volvo à Ford – il est aujourd’hui actionnaire à hauteur de 82% du constructeur suédois. De marque moribonde, Volvo est redevenue une griffe premium capable de concurrencer les marques allemandes en termes de confort et de technologie, notamment électrifiée.

A côté de ce nom très connu dans l’histoire automobile, Geely lance en 2016 Lynk&Co, une marque destinée à un public plus jeune, plus connecté. Achat en ligne, production en Chine et assemblage en Europe, Lynk&Co fait aussi depuis plusieurs mois le bonheur des loueurs de voitures sur le Vieux Continent (près de 60% de ses ventes - certes modestes en volumes). Le groupe décline également Polestar, la griffe sportive de Volvo à l’origine, en marque de sportive électrique. De quoi couvrir progressivement tout le spectre de l’automobile zéro émission.

Premier actionnaire de Daimler

Le deuxième gros coup de Geely date de début mars 2018. Le fondateur et propriétaire de Geely, Li Shufu, dévoile qu’il a pris 9,69% de Daimler, alors maison-mère de la marque Mercedes. Dont il devient le premier actionnaire, ce qui suscite des inquiétudes en Allemagne. Petit à petit, les deux groupes ont renforcé leurs liens, créant notamment une coentreprise 50/50 pour assurer l’avenir de Smart, en marque 100% électrique et dédiée à la mobilité urbaine. Produites à l’origine en Moselle à Hambach, les futures Smart vont à terme être assemblées en Chine.

L’annonce ce mardi de la création d’une coentreprise avec Renault est aussi le fruit d’un long travail entre les deux marques. Et pas leur premier accord. En août 2021, pour se sortir d’une stratégie chinoise peu amène avec DongFeng, Renault s’est déjà appuyé sur Geely: la marque française s’appuie sur ses technologies et usines pour produire des modèles hybrides.

Renault et Geely sont aussi associés en Corée. En mai, Geely est entré au capital de Renault Korean Motors à hauteur de 34% aux côtés du groupe français et de Samsung, son partenaire historique dans le pays. L’usine de Busan produira dès 2024 des véhicules thermiques à partir d’architectures Volvo. Et bientôt des technologies issues de "Horse", le nouvel équipementier mondial ?

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web