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Quel est le département qui roule le plus en voiture électrique?

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Dans le parc automobile français, on dénombre un peu plus de 150.000 voitures électriques et hybrides. Environ la moitié de ces véhicules "propres" appartiennent à des particuliers, le reste à des professionnels.

85.000: c'est le nombre de voitures électriques et hybrides automobiles possédés par des particuliers en France. Dans ce parc automobile "propre", quels sont les départements les plus équipés?

Des départements riches en haut du classement...

Avec un taux de 24 véhicules "propres" pour 10.000 habitants, la Haute-Savoie figure largement en tête du classement des départements les mieux équipés en voitures électriques et hybrides. Une zone qui bénéficie en partie d'aides pour la vente de véhicules "propres" depuis 2017. Dans le cadre du plan d’urgence qualité de l’Air dans la vallée de l’Arve, la région essaie ainsi "de réduire le nombre de véhicules les plus polluants". 

Sur la deuxième marche du podium, on retrouve les Yvelines (21 véhicules "propres" pour 10.000 habitants). Des départements parmi les plus riches du pays.

De manière générale, les bassins de vie les plus aisés sont mieux équipés en voiture hybrides et électriques que le reste de la France. Le Haut-Rhin, les Alpes-Maritimes ou encore la Haute-Garonne figurent par exemple eux aussi en haut du classement. 

Et des départements pauvres en bas du classement

A l'inverse, en queue de peloton, on retrouve des départements plutôt pauvres. C'est la Seine-Saint-Denis, avec un taux de 4 véhicules "propres" pour 10.000 habitants, qui occupe la dernière place du classement. Trois fois moins que la moyenne nationale, qui tourne autour de 13.

La Creuse figure juste devant le 93, avec 7 véhicules "propres" pour 10 000 habitants, à égalité avec la Haute-Corse. Ces trois départements se caractérisent tous par d'importants taux de pauvreté. 

Le contre-exemple de la Bretagne

Cependant le niveau de vie ou le taux de pauvreté ne sont pas toujours des facteurs pertinents. Le contre-exemple de la Bretagne illustre cette contradiction. 

Alors que ses habitants ont des revenus plutôt élevés par rapport au reste du pays, on s'aperçoit qu'ils sont en dessous de la moyenne nationale en termes de véhicules propres - malgré la présence de métropoles comme Rennes ou Brest.

Peut-être le facteur de l'éloignement joue-t-il dans l'esprit des consommateurs? La Bretagne étant excentrée géographiquement, la crainte d'une voiture nécessitant d'être rechargée peut rebuter certains automobilistes. 

L'Île-de-France, une région à part

Autre contre-exemple: l'Île-de-France. A part l'Essone et les Yvelines, largement au dessus de la moyenne nationale, les départements franciliens sont plutôt peu équipés en véhicules propres. Et ce malgré le statut de région "la plus riche" de France. Plusieurs facteurs expliquent le faible nombre de voitures électriques et hybrides : 

  • Si la région est effectivement riche, elle est également très inégalitaire: la Seine-Saint-Denis, le Val-d'Oise ou encore la ville de Paris ont de forts taux de pauvreté. Un critère qui ne favorise pas le développement des véhicules propres.
  • Une offre considérable de transports en commun. Un choix parfois plus avantageux financièrement et une vraie alternative en termes d'écologie.
  • L'importance d'Autolib. Depuis 2011, le réseau permettait de louer des voitures électriques et également de recharger les véhicules. Avec sa fermeture en juillet 2018, les abonnés se sont retrouvés sans voiture "propre" du jour au lendemain. 
Louis Tanca