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Pourquoi les prix des carburants risquent bien de repartir à la hausse

La baisse des cours du pétrole a permis de faire retomber la frénésie sur les prix à la pompe. Malheureusement, la tendance pourrait s'inverser en fin d'année.

Il va falloir s'habituer à payer son carburant au prix fort. Si le prix moyen de l'essence et du gazole chute depuis plusieurs semaines, cela devrait n'être que temporaire avec une remontée attendue des cours du pétrole en fin d'année

"Il manque 1 million de barils en plus par jour pour que les stocks ne baissent pas", résume sur BFM Business ce mercredi Alexandre Andlauer, analyste financier chez Kpler. Or, si les stocks baissent, le prix augmente.

"Il faut malheureusement s'habituer à un prix du pétrole élevé" souligne-t-il, précisant que sans aide de l'Etat, "on sera facilement entre 2,20 euros et 2,50 euros" à la pompe.

Sauf récession...

"Les prix du pétrole sont entre 90 et 120 dollars et il y a plutôt un risque qu'on aille au-delà des 120 dollars, poursuit-il. Sur les prix à la pompe, c’est un peu différent car vous passez par la case raffineur et on sait qu'en Russie elle va être pénalisée et donc on risque d'avoir une plus grande différence entre le prix du pétrole et le prix raffiné."

Surtout, la situation devrait se poursuivre plusieurs années, "sauf si s'il y a une récession mondial économique, ce qui signifie une forte baisse de la demande et à ce moment-là, l'offre serait suffisante par rapport à la demande. Mais ce serait une mauvaise nouvelle", conclut l'analyste.

Les initiatives pour lutter contre le changement climatique ont en effet fait diminuer massivement les investissements dans les infrastructures pétrolières ces dernières années avec, pour conséquence, une hausse presque inexorable du prix du baril pour la prochaine décennie.

Pour rappel, le gouvernement mettra en place une ristourne de 30 centimes par litre de carburant en septembre, qui succédera à la remise de 18 centimes en vigueur depuis le 1er avril. Mais ce dispositif n'est fait pour durer.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business