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Nouveaux modèles automobiles

Mondial 2018: Seat mise sur les SUV et le haut de gamme pour séduire les Français

Au Mondial de l'Auto, Seat dévoile son troisième SUV, le Tarraco. Mais la marque espagnole du groupe Volkswagen a réservé d'autres surprises aux visiteurs du Mondial: des motorisations au gaz naturel et des nouveautés pour la marque haut de gamme de Seat, Cupra.

Si Volkswagen a fait l'impasse sur ce Mondial 2018, les marques du géant allemand sont elles, pour la plupart, bien présentes. C'est le cas de Seat qui, comme il y a deux ans, dispose d'un stand éphémère à l'extérieur des pavillons où sont installés les constructeurs. 

Un grand SUV pour continuer à croître

Dans ce petit espace situé sur le chemin de nombreux visiteurs du salon parisien, le nouveau grand SUV - et ses 4,7 mètres de long - est la principale attraction. Le Tarraco vient compléter la gamme de la marque espagnole qui comprend déjà un SUV de taille moyenne, l'Ateca et un compact Arona, sorti l'an dernier. Avec un effet immédiat sur les ventes de la marque, en particulier en France.

"En 2017, nos ventes avaient progressé de 22% et cette année nous sommes pour le moment sur une hausse de 28% à fin septembre, explique Sébastien Guigues, directeur général de Seat France.
Le stand Seat au Mondial de l'Auto est situé au niveau de la porte A.
Le stand Seat au Mondial de l'Auto est situé au niveau de la porte A. © JB

En 2018, la marque espagnole devrait passer largement le cap des 30.000 véhicules immatriculés en France. "Le tout avec un prix moyen en hausse de 4000 euros, à 23.000 euros, et un taux de conquête important avec 70% de nouveaux clients", se félicite Sébastien Guigues.

Cupra, la marque premium, en refonte

Symbole de cette montée en gamme de la marque espagnole, sa division sportive Cupra est en pleine mutation. Lancée en 1996, déjà au Mondial de Paris, elle démarrait alors avec une recette simple: le moteur de la Golf GTi dans une Seat Ibiza. Mais à l'image de l'importance prise par un AMG chez Mercedes ou un Abarth chez Fiat, Cupra est depuis cette année une marque à part entière, avec son propre logo. Pour ouvrir le bal, une version boostée de l'Ateca qui profite d'un moteur de 300 chevaux avait été dévoilée à Genève, au printemps dernier.

Quelques mois plus tard, elle est étrangement absente de ce Mondial 2018. Mais Cupra n'est en réalité pas très loin, avec un espace dédié installé à quelques kilomètres de la Porte de Versailles, dans le magasin BHV Marais, en plein centre de Paris. 

"L'idée est de conserver un ADN sportif mais en ajoutant également un aspect plus haut de gamme, souligne Sébastien Guigues, d'où le choix du BHV comme vitrine des possibilités de personnalisation associée à de la réalité augmentée pour visualiser le véhicule avant de passer éventuellement commande."

Une manière pour la marque en campagne de pré-lancement de s'offrir une image plus chic et plus techno. En France, les véhicules Cupra seront vendus par certaines concessions Seat, avec environ 40 espaces dédiés prévus d'ici l'an prochain. 

Le GNV, en attendant l'électrique

La nouvelle marque Cupra se destine aussi à accompagner l'avenir électrique de Seat, et plus généralement de toutes les marques du groupe Volkswagen. Un prototype de voiture de course zéro émission, la Cupra e-Racer, avait ainsi été dévoilé un peu plus tôt dans l'année.

Mais en attendant ses futurs modèles 100 électriques, Seat se tourne vers une solution alternative: le GNV ou gaz naturel pour véhicules, différent du GPL. Pour le patron de Seat France, il s'agit clairement d'une piste intéressante pour réduire à court terme la pollution:

"On considère qu'à puissance comparable, un moteur au GNV émet 25% de CO2 en moins qu'un moteur essence et 75% de Nox (oxyde d'azote) en moins qu'un diesel, indique Sébastien Guigues. Le tout avec des sensations de conduite très proches des motorisations classiques."

Pour convaincre le public qu'il s'agit à la fois d'une solution écologique et économique, Seat a mené un test grandeur nature en effectuant un trajet Barcelone-Paris à l'occasion du Mondial. La Leon TGI (le nom de la motorisation au GNV chez Seat) a bouclé le parcours de 1000 km avec un coût de seulement 45 euros en carburant pour deux pleins. Un argument décisif au moment où les prix à la pompe s'affichent en hausse dans les stations-service.

Reste à convaincre les pouvoirs publics d'encourager l'installation de pompes, 107 actuellement en France, pour faire grossir les ventes de ces motorisations, plus populaires en Espagne ou en Italie où le réseau est plus développé. D'ici à 2025, sous l'impulsion de l'Europe, il devrait y avoir une pompe à GNV tous les 150 km.

En plus de sa Leon, Seat compte proposer trois autres modèles en version TGI d'ici à la fin de l'année: sa citadine Mii, sa compacte Ibiza et son petit SUV Arona. De quoi aussi contribuer à briser le cercle vicieux faisant d'une offre de véhicules insuffisante une raison pour ne pas développer le réseau de distribution de GNV. Pour se faire une idée, le public peut tester deux de ces véhicules, la Leon et l'Ibiza, au centre d'essai des véhicules propres, situé Place de la Concorde jusqu'au 14 octobre.

Julien Bonnet