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Paris: le choix des trois opérateurs de trottinettes critiqué

Une trottinette Lime, opérateur américain sélectionné par la Mairie de Paris.

Une trottinette Lime, opérateur américain sélectionné par la Mairie de Paris. - GABRIEL BOUYS / AFP

Le dirigeant de Pony, un opérateur de trottinettes français qui était également candidat à l'appel d'offres de la mairie de Paris, a vivement critiqué le choix fait par la municipalité.

On connaît désormais les trois opérateurs de trottinettes électriques en libre-service qui auront l'exclusivité de ce marché pour deux ans à Paris. Lime, Tier et Dott pourront proposer un maximum de 5000 trottinettes chacun et les opérateurs non-retenus mais encore présents dans la capitale ont jusqu'à la fin de l'été pour retirer leurs engins.

Des trottinettes sous le feu des critiques

Pour sélectionner ces trois opérateurs, la Mairie de Paris avait lancé un appel d'offres fin 2019. "Les opérateurs ont été retenus selon 3 critères: la responsabilité environnementale, la sécurité pour les usagers, la gestion de la maintenance et de la recharge des trottinettes", a rappelé sur Twitter Anne Hidalgo.

Ce choix a provoqué certaines réactions hostiles sur les réseaux sociaux. Le développement "sauvage" de ce marché depuis 2018, dans les grandes villes de France en particulier, a en effet laissé des traces. Ces engins sont souvent associés à des mauvaises pratiques, avec des trottinettes mal-garées par les utilisateurs, ou accusés d'être un "non-sens environnemental" et, plus globablement un mode de déplacement peu pertinent.

Pour le français Pony, une "décision catastrophique"

Avec 16 candidats à cet appel d'offres, le choix de la mairie de Paris a logiquement fait 13 déçus. Certains sont actuellement présents dans la capitale: Bird dispose ainsi de 2800 trottinettes en libre-service et 700 pour Voi (qui s'était récemment associé à Blablaride, marque de micro-mobilité de Blablacar), d'après les données de Fluctuo.

D'autres, comme le français Pony, attendaient justement cet appel d'offres pour se lancer. Son fondateur, Paul-Adrien Cormarais, évoque sur Twitter une "décision catastophique pour le secteur" de la micromobilité, avec 2114 Parisiens qui "s’étaient engagés à adopter 1-5 trottinettes Pony pour les partager avec leurs voisins". Cet opérateur, présent à Grenoble à Angers, Bordeaux et Oxford (Angletterre) a en effet mis en place un modèle innovant: les utilisateurs sont invités à acheter une trottinette et à l'intégrer dans la flotte, avec une rémunération à la clé partagée entre l'opérateur et ces propriétaires.

Parmi les critiques du fondateur de Pony sur le choix de la mairie de Paris: celui d'avoir opté pour des acteurs étrangers. Lime est américain, et vient de racheter les activités de micromobilité d'Uber en Europe (les vélos et trottinettes Jump), Tier Mobility est allemand et Dott, même si ses fondateurs sont de nationalité française, a domicilié son siège social à Amsterdam.

Si le positionnement du fondateur Pony peut être perçu comme la réaction d'un mauvais perdant, Paul-Adrien Cormarais finit sa série de messages sur Twitter par une note positive:

"S'il est triste que le marché des trottinettes soit remporté par le lobbying plutôt que par les Parisiens, ceux-ci pourront tout de même adopter des vélos ponies à Paris très bientôt. Nous avons en effet obtenu l’autorisation de lancer notre flotte de VAE deux places à Paris."

Pony a en effet obtenu l'autorisation de proposer ses vélos "double Pony" dès cet automne dans la capitale. Le même modèle est déjà proposé à Grenoble, qui vient d'accorder l'exclusivité de ce marché du vélo à l'opérateur français, aux côtés de Tier pour les trottinettes.

Décision imminente attendue à Lyon

Après Marseille, Grenoble et Paris, Lyon sera la prochaine grande ville de France à sélectionner les opérateurs de trottinettes électriques en libre-service autorisés à proposer leur service. Une décision attendue dans les prochains jours.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto