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Début de l'enquête publique sur le projet de "ligne nouvelle" entre Nice et Marseille

La SNCF consulte à partir de ce lundi les usagers des trains de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur sur ce projet de réaménagement, qui devrait offrir davantage de trains et des temps de parcours réduits.

Elle pourrait être décrite comme vétuste. La voie ferrée reliant Marseille à Nice date des années 1860. Environ 150 trains la traversent chaque jour. Pointée du doigt par les usagers, elle a depuis fait l'objet de quelques modernisations mais n'a jamais subi de lifting complet. C'est ce que prévoit le projet "Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur" (LNPCA).

Celui-ci franchit un nouveau cap ce lundi, avec le lancement d'une concertation publique préalable au début des travaux. Les usagers ont jusqu'au 28 février pour faire part de leurs observations sur les phases 1 et 2 du projet.

La première consiste notamment en la réalisation de la gare TGV Nice Aéroport, en un réaménagement de la gare Saint-Charles de Marseille ou encore en la création d'une navette ferroviaire entre l'ouest et l'est de Toulon. La SNCF souhaite voir les travaux débuter en 2023, pour une mise en service d'ici 2030.

Le détail des travaux prévus par la SNCF sur la ligne Marseille-Nice.
Le détail des travaux prévus par la SNCF sur la ligne Marseille-Nice. © SNCF

3,5 milliards d'euros pour les deux premières phases

La deuxième prévoit le lancement entre Cannes et Nice d'une navette azuréenne et la traversée ferroviaire souterraine de Marseille. Elle se tiendra entre 2027 et 2035.

Avec ces travaux, estimés à 3,5 milliards d'euros, la SNCF entend désaturer les nœuds ferroviaires de Marseille, de Toulon et de la Côte d’Azur. D'abord en décuplant le nombre de trains. 23 TER "par sens et par heure en heure de pointe" pourront circuler, contre 16 aujourd'hui. Mais aussi en proposant "un gain de temps de 15 minutes pour les 20.000 trains traversant Marseille depuis ou vers Toulon et Nice chaque année".

Selon Claude Jullien, conseiller technique de la Fédération des associations d'usagers des transports Provence-Alpes-Côte d'Azur, ces réaménagements sont justifiés.

"Les trains se suivent à la queue leu leu"

"C'est une ligne qui est saturée, en particulier aux arrivées des grandes villes, à Marseille, mais alors encore plus à Nice, a-t-il affirmé ce lundi sur BFM Nice Côte d'Azur. Vous savez que la banlieue de Nice est la banlieue la plus fréquentée en dehors de la région parisienne donc tous les trains se suivent à la queue leu leu à des vitesses ridicules."

Si la consultation devrait selon lui intéresser les usagers et les futurs usagers, elle devrait également faire émerger des voix dissonantes:

"Les gens qui sont directement intéressés par la Ligne Nouvelle, ce sont généralement les gens qui se retrouvent sur le tracé. C'est là que naissent les contestations en général, explique l'intéressé. Ils ont toujours peur d'être expropriés, que la ligne passe trop près de chez eux, donc d'être impactés par le bruit."

Un arc ferroviaire méditerranéen

Dans l'ensemble, les témoignages recueillis par BFM Nice Côte d'Azur tendent à montrer que le projet est bien accueilli par la population. "Ce serait une bonne chose, reconnaît un usager, avant de faire preuve de prudence. Mais après, il y a vingt ans qu'on entend parler de projets dans le genre donc à voir si ça se réalise".

Deux autres phases seront nécessaires à l'aboutissement de la "Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur". Elles devraient, espère la SNCF, doter la région PACA d'un arc ferroviaire méditerranéen sans commune mesure avec le circuit actuel. À ce jour, avec 2,5 km de voie ferrée pour 10.000 habitants, la région dispose du plus petit réseau de train par habitant de France.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions