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Chantier du RER E: la facture monte entre 4,7 et 5,4 milliards d'euros

Sur le chantier de la construction de la nouvelle gare pour le prolongement du RER E, porte Maillot à Paris, le 6 septembre 2021.

Sur le chantier de la construction de la nouvelle gare pour le prolongement du RER E, porte Maillot à Paris, le 6 septembre 2021. - Thomas COEX © 2019 AFP

Le coût des travaux avait été fixé à 3,8 milliards d'euros au lancement du projet, en 2016.

Le prolongement à l'ouest du RER E, actuellement en chantier, entre Paris, Nanterre et Mantes-la-Jolie (Yvelines) devrait coûter entre 4,7 et 5,4 milliards d'euros, contre 3,8 milliards envisagés au lancement du projet en 2016, ont confirmé ce jeudi des responsables de SNCF Réseau.

Dans le détail, la facture de ce très complexe projet consistant à creuser 8 km de tunnels et adapter 47 km de voies existantes se monte à 4,722 milliards d'euros. En ajoutant 704 millions de provisions pour aléas, on arrive à 5,426 milliards.

"Concernant ces 704 millions (...), il n'y a pas de fatalité à ce que ça se transforme en coût", a précisé Kian Gavtache, directeur général adjoint chargé des grands projets de SNCF Réseau, interrogé par une mission d'information sur les surcoûts du chantier au conseil régional d'Île-de-France.

Des demandes de modifications en cours de route

Avec le chef du projet Xavier Bruz, il a expliqué que le plan de financement adopté en 2016 n'avait pris en compte que 7% de provisions pour risques -pour des besoins supplémentaires, constatés a posteriori-, alors que la norme devrait être de 30% pour des projets complexes de ce genre.

Or, des demandes de modifications sont intervenues en cours de route, qui ont coûté 659 millions d'euros, comme l'intégration du tramway T3b Porte Maillot à Paris ou la modification du plan des voies à Mantes-la-Jolie.

Du côté des aléas, les responsables de SNCF Réseau ont évoqué des problèmes avec la nappe phréatique Porte Maillot et avec les fondations d'un immeuble à la Défense, deux crues de la Seine ayant exigé l'évacuation du chantier, la surchauffe du secteur de la construction due au projet du métro du Grand Paris, le prolongement de la coûteuse location de locaux au Cnit à la Défense, etc.

"C'est inacceptable"

La présidente (LR) du conseil régional et d'Île-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, s'était bruyamment émue du surcoût en octobre. "C'est inacceptable. Cette fois, nous ne pouvons plus payer!", avait-elle déclaré au Parisien.

Des tractations sont cependant en cours entre les financeurs -État, région Île-de-France, départements concernés, Société du Grand Paris et SNCF Réseau- qui doivent d'urgence trouver 642 millions d'euros pour éviter une interruption du chantier.

"On est vraiment à sec", a indiqué Xavier Bruz jeudi. À ce jour, les clefs de financement du reste du surcoût sont encore incertaines.

La mise en service du prolongement du RER E -une ligne souvent appelée Eole- est annoncée pour la mi-2023 entre Paris et Nanterre. Aucune date n'est plus avancée pour la deuxième phase entre Nanterre et Mantes-la-Jolie.

F.B. avec AFP