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"Ce que veut le gouvernement, c’est que j’augmente le pass Navigo": Pécresse charge l’exécutif

Valérie Pécresse se "refuse à imposer un impôt Covid-19 sur les Franciliens"

Valérie Pécresse se "refuse à imposer un impôt Covid-19 sur les Franciliens" - Charles Platiau / Pool / AFP

Invitée de LCI, la présidente de région a expliqué "se refuser" à faire peser un "impôt Covid" sur les Franciliens pour compenser les pertes d'Ile-de-France Mobilités de 2,6 milliards d'euros.

La date du 8 juillet se rapproche et avec elle le risque pour Ile-de-France Mobilités de se retrouver en cessation de paiement. Le syndicat des transports estime à 2,6 milliards d'euros les pertes de recettes pour 2020, à cause de la crise du coronavirus.

Invitée de LCI ce mardi matin, Valérie Pécresse s'est de nouveau exprimée sur la situation catastrophique dans laquelle se retrouve aujourd'hui Ile-de-France Mobilités. La présidente de région pointe du doigt l'État et le gouvernement d'Emmanuel Macron, qui se refusent pour le moment à compenser l'intégralité des pertes financières. Le gouvernement a pour l'heure proposé de verser 450 millions d'euros, une somme très loin des 2,6 milliards de pertes.

"Ce que veut le gouvernement, c’est que j’augmente le pass Navigo pour compenser les pertes", a fustigé la présidente de Libres!. "Je m'y refuse, je refuse d’instaurer un impot Covid de 20 euros."

Pour Valérie Pécresse, les cartes sont désormais dans la main du gouvernement. "Le 8 juillet, il faudra qu’il décide. Soit il renfloue, soit il met un impôt sur les Franciliens. C’est à lui de choisir". Le conseil d'administration d'IDF-Mobilités a en effet décidé à l'unanimité de cesser de payer la RATP et la SNCF à cette date. "Nous mettrons l'Etat devant ses responsabilités", insiste Valérie Pécresse.

Des pertes "liées aux décisions de l'État"

La présidente d'Ile-de-France Mobilités a par ailleurs estimé que ce n'était pas aux usagers d'essuyer ces pertes financières puisque "c'est l'État qui a décidé du confinement et qui a décidé que 90% des Français ne prendraient plus les transports".

"Puis l'État a décidé de déconfiner avec des règles extrêmement drastiques. L'État a décidé du chômage partiel, mais qui dit chômage partiel dit plus de versements des entreprises à Ile-de-France Mobilités", a énuméré Valérie Pécresse.

"Toutes les pertes de recettes que nous avons subies sont liées aux décisions de l’État", a-t-elle ajouté, précisant qu'il s'agissait tout de même, selon elles, de "bonnes décisions".

Interrogée sur les raisons qui poussent le gouvernement à ne pas verser les 2,6 milliards manquants, Valérie Pécresse dit se refuser à avoir "des arrières pensées politiques". La présidente de région s'interroge malgré tout, notant que "Ile-de-France Mobilités est dirigée par une présidente de région qui n’est pas LaREM, par la maire de Paris qui n’est pas LaREM".

Valérie Pécresse renouvelle cependant son appel à l'aide: "Nous sommes dans une situation de quasi-faillite. C’est un appel au secours, j’aimerais que le gouvernement l’entende.”

Juliette Mitoyen Journaliste BFM Régions