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Les motards d'Ajaccio entrent en guerre contre les ralentisseurs

Les motards en colère contre les ralentisseurs à Ajaccio

Les motards en colère contre les ralentisseurs à Ajaccio - Pascal POCHARD-CASABIANCA

Le 4 octobre, deux huissiers mandatés par les Motards en colère de Corse vont vérifier la conformité des ralentisseurs d'Ajaccio. L'opération est appuyée par une association d'automobilistes.

A Ajaccio, l'affaire des ralentisseurs se corse et les motards ne décolèrent pas. La branche corse de la Fédération française des motards en colère (FFMC) a chargé des huissiers de vérifier la régularité des dos d'âne dans l'ensemble du pays ajaccien.

Les Motards en colère ont indiqué à Corse Matin que la hauteur des ouvrages "atteignent à certains endroits 17 à 25 centimètres". estime Jean-Paul Colonna-Cesari, secrétaire de la FFMC Corse. Il cite notamment ceux placés à Ajaccio le long du bord de mer, de la gare maritime jusqu'aux Sanguinaires. 

Ils menacent de porter plainte auprès de la procureure de la République et d'exiger la démolition des modèles non conformes. Cette opération se déroulera le 4 octobre. Elle s'inspire de celles menées sur le continent par l'association d'automobilistes " "Pour une mobilité sereine et durable" (PUMSD).

"Ils connaissent les actions que nous menons et notre expertise sur le sujet. L'an dernier, nous avons aussi épaulé la FFMC du Var", explique à BFMTV Thierry Modolo, président de PUMSD.

Cette offensive des motards d'Ajaccio fait suite à une opération menée en avril 2019. Avec un club local de motards, les Corsican Riders, la FFMC a effectué un contrôle citoyen. Les ralentisseurs aux dimensions non conformes ont été marqués au sol à la bombe. Mais depuis, rien n'a changé. Les "Motards en colère" ont donc décidé de lancer une offensive plus persuasive.

19 motards ont été tués en 2019

La FFMC et l'association d'automobilistes accusent ces ralentisseurs de provoquer des risques pour les passagers des véhicules et les véhicules eux-mêmes.

Pour les franchir, la vitesse doit être brutalement réduite à 10 ou 15km/h car si le franchissement se fait à la vitesse autorisée, 30km/h, des endommagements de véhicules sont fréquents et parfois des accidents graves pour les deux-roues, motorisés ou non.

"Ils ont causé en France la mort de 19 motards en 2019 et récement un cycliste gravement blessé en Moselle. Ce dossier est suivi par Maître Rémy Josseaume, notre avocat", explique le président de l'association.

"Pour une mobilité sereine" mène depuis des années une véritable croisade pour la destruction des ralentisseurs non conformes en France. Or selon l'association, la majorité des ralentisseurs installés sur les routes françaises ne sont pas conformes à la législation. Alors que la loi impose des dimensions précises, un guide publié par le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) qui induit les élus en erreur.

"Ce document explique que si un ralentisseur trapézoidale ne respecte pas les dimension légales, il n'est pas considéré comme tel et donc n'est pas soumis à cette réglementation. Les élus pensent bien faire, mais sont pénalement responsables en cas de problème. On marche sur la tête", s'insurge la PUMSD.

"En début de semaine, nous avons déposé plainte contre X dans le Var sur les dangers que représentent les ralentisseurs de type "coussins berlilnois". Le tribunal de Lyon a condamné un élu à en détruire un dans un village de l'Ain", nous a signalé le responsable de l'association.

Des dos d'âne mis aux normes

A Ajaccio, l'équipe municipale est consciente du problème. "Les dos d’âne non conformes qui nous sont signalés seront mis aux normes", avait déjà signalé un élu en avril dernier au site Corse Net Infos. Les huissiers de la FFMC vérifierons le 4 octobre si ces travaux ont été effectués.

Mais l'élu rappelle aussi les usagers de la route à leurs responsabilités. Certes, celle du maire peut être engagée, mais "si la victime a commis une faute, le juge peut exonérer la commune de sa responsabilité, explique le conseiller municipal. L’usager doit respecter la vitesse maximale autorisée pour réduire l’impact sur son véhicule et être attentif à la signalisation qui lui signale le ralentisseur".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco