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Les maires pourraient bientôt installer des radars dans leur commune sans passer par les préfets

3275 radars automatiques sont installés au bord des routes françaises.

3275 radars automatiques sont installés au bord des routes françaises. - PASCAL GUYOT / AFP

La proposition de loi "relative à la sécurité globale" devrait intégrer un amendement pour autoriser les maires à installer des radars automatiques sans l’aval des préfets, annonce le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Les maires pourraient à l’avenir installer des radars automatiques pour contrôler la vitesse sans avoir besoin de l’aval du préfet. C’est une disposition que Gérald Darmanin souhaite intégrer à la proposition de loi pour une "sécurité globale", présentée par la majorité LREM et leur allié d'Agir. Cette proposition de loi sera discutée à partir du 17 novembre à l'Assemblée nationale. L'examen des amendements du texte a commencé ce mercredi en commission des lois.

"Une révolution pour la sécurité routière", selon le ministre

Nous voulons autoriser les maires à installer des radars dans leur commune sans demander l’autorisation du préfet. C’est une révolution pour la sécurité routière. Les collectivités, en lien avec les habitants, pourront ainsi mettre des radars de vitesse, de contrôle du bruit ou de la pollution, là où elles les estiment utiles", explique le ministre de l’Intérieur ce mercredi dans Ouest France.

L'installation des radars fixes de contrôle de la vitesse est aujourd'hui décidée par les préfets à partir de différents critères d'accidentologie et d'infrastructures routières, en lien avec les directions départementales des territoires (DDT). Celle des radars anti-bruit et anti-pollution relève en revanche des collectivités, qui ne peuvent pas verbaliser, selon une source proche du dossier.

La proposition de loi pour une "sécurité globale" qui doit intégrer cette mesure vise notamment à renforcer le rôle des polices municipales, structurer le secteur de la sécurité privée et accroître la protection des forces de l'ordre via un durcissement de la répression à l'égard des personnes coupables d'agressions envers les policiers et gendarmes.

Politique locale ou géométrie variable?

Du côté des associations, les positions divergent. "Ce sont les maires qui connaissent leurs villes, traversées par des fous furieux qui roulent à des vitesses excessives. Cela servira à protéger leurs électeurs qui se plaignent du danger de la vitesse dans les agglomérations", estime Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, interrogé par l’AFP.

"On va vers une sécurité routière à géométrie variable", s’indigne auprès de l’AFP Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. "Faire sortir le préfet du dispositif, c'est prendre le risque d'avoir une France totalement hétérogène avec des règles différentes d'un département à l'autre, d'une ville à l'autre, et donc des Français perdus", souligne-t-il.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp avec AFP Rédactrice en chef adjointe web