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La Sécurité routière veut sensibiliser les inspecteurs du permis aux biais de genre

Les coûts de formation à la conduite pour le permis B sont en moyenne supérieurs de 15% pour les femmes par rapport aux hommes et le taux de réussite à l'examen est "d'un peu moins de 53%" pour les femmes, contre 61% pour les hommes.

Les inspecteurs du permis de conduire vont désormais recevoir une formation pour "atténuer" certains stéréotypes de genre dans l'évaluation des jeunes conductrices et conducteurs, a indiqué jeudi Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière. Les coûts de formation à la conduite pour le permis B sont en moyenne supérieurs de 15% pour les femmes par rapport aux hommes et le taux de réussite à l'examen est "d'un peu moins de 53%" pour les femmes, contre 61% pour les hommes, souligne Florence Guillaume.

"A contrario, on a une accidentalité qui est extrêmement différenciée, puisque 80% de la mortalité (sur la route, ndlr) est masculine", abonde-t-elle.

Cette réalité est particulièrement marquée chez les jeunes conducteurs (18-24 ans) qui représentent "90% des tués sur la route". D'autre part, "84% des présumés responsables d'accidents mortels", et "93% des présumés responsables pour les accidents mortels avec de l'alcool" sont des hommes, précise Florence Guillaume.

Plus d'heures de conduite proposées aux femmes

La mise en oeuvre de ce module de "sensibilisation", qui a notamment été développé avec une équipe de sociologues, doit permettre aux nouvelles promotions d'inspecteurs "d'atténuer" certains biais en "questionnant leurs propres stéréotypes". Des opérations de "testing" réalisées par des chercheurs de l'université Gustave-Eiffel de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) auprès d'auto-écoles avaient montré que selon "que l'on s'appelle Léa ou Léo", les auto-écoles "proposaient plus d'heures de conduite aux femmes", détaille encore la déléguée. De la même manière, "l'enseignant à la conduite va plus facilement diriger une jeune femme vers le simulateur de conduite en anticipant le fait qu'elle pourrait être moins à l'aise sur la route".

Ce dispositif entend également "mieux valoriser les femmes (...) puisqu'il y a un comportement général de prudence qui est beaucoup plus affirmé" chez elles, sans toutefois être "valorisé" dans l'apprentissage de la conduite car le plus souvent perçu "comme un manque de confiance", fait-elle remarquer. Un total de 3.170 personnes sont mortes sur les routes de France métropolitaine en 2023, en léger recul de 3% par rapport à l'année précédente, avait annoncé la Sécurité routière sur la foi de statistiques provisoires début février.

TT avec AFP