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L'usine Stellantis de Sochaux de nouveau perturbée par la pénurie de composants

A peine redémarrée après trois semaines de coupure estivale, l'usine Stellantis de Sochaux doit déjà mettre ses ouvriers au chômage technique à cause de la pénurie de semi-conducteurs.

C'est la rentrée, aussi, pour les usines automobiles françaises qui avaient pris leurs congés estivaux. Une rentrée toujours marquée par une pénurie de semi-conducteurs qui fragilise le secteur depuis près de deux ans.

Production arrêtée jusqu'à au moins samedi

L'usine Stellantis de Sochaux, site industriel historique de Peugeot, est la plus frappée par le phénomène, comme l'explique le Secrétaire de la CFDT de Sochaux-Belfort, Benoît Vernier:

"Il arrive qu'on produise certains véhicules sans le composant, donc on produit un véhicule incomplet. On va avoir par jour quelques centaines de véhicules, parfois 200 selon les composants qu'on va mettre de côté. Et le samedi, on aura les retoucheurs qui viendront faire des heures supplémentaires car ils auront reçu les pièces et ils pourront finir le véhicule."

Le site, qui a repris son activité mardi 16 août, était déjà contraint d'adapter son activité avec une séance du soir annulée ce mercredi 24 août, ainsi que le lendemain matin.

"La direction annonce de nouvelles suppressions, jeudi matin, jusqu'au samedi 27 août compris", souligne France Bleu.

La direction du site de Sochaux doit faire un nouveau point sur la situation vendredi à 17h.

Un problème pour les salariés du site, avec des annonces d'interruption de production "distillées au compte-gouttes par la direction", dénonce Eric Peultier, délégué syndical Stellantis et membre du bureau de l'union départementale FO du Territoire de Belfort, cité dans l'article de France Bleu: "Cette façon de faire énerve tous les salariés impactés par la perspective de perdre de l'argent et de ne rien pouvoir prévoir, notamment pour la garde d'enfants."

Une pénurie qui touche tout le secteur automobile

L'usine de Sochaux n'est pas un cas isolé, la pénurie concerne tous les constructeurs automobiles, rappelle l'expert du secteur Arnaud Aymé, associé chez SIA Partners:

"Stellantis et Renault comme le secteur automobile en général ne sont pas sortis de crise. La pénurie est encore d'actualité, on espère une embellie l'année prochaine mais ce pas encore le cas. Les volumes des constructeurs restent limités: ce n'est pas que les véhicules se vendent trop peu, c'est juste qu'on n'arrive pas à en fabriquer assez."

A cette pénurie, conjoncturelle, s'ajoutent d'autres enjeux auxquels les constructeurs vont devoir faire face dès la rentrée. Avec, en particulier et en plus de la question des salaires, celle du virage vers l'électrique.

Julien Bonnet, avec Charlotte Gaire