L'augmentation des prix des pièces automobiles fait bondir la facture des garagistes

Selon le baromètre idGarages.com, les difficultés d'approvisionnement et la pénurie de main-d'oeuvre ont fait augmenter le prix de la réparation automobile ces derniers mois. Les garagistes tentent malgré tout de ne pas répercuter totalement les hausses de coûts sur le client.

Entretenir et réparer son véhicule coûte de plus en plus cher. Selon le sixième baromètre idGarages.com dévoilé par Le Parisien, l'augmentation des prix des pièces automobiles a fait bondir la facture des garagistes. A titre d'exemple: la révision générale est passée de 256 euros en 2021 à 265 euros cette année, soit 3,5% de hausse. Tandis que le changement de kit de distribution coûte en moyenne 556 euros, contre 522 euros il y a un an (+6,5%).

Ces derniers mois, les difficultés d'approvisionnement au niveau mondial ont fait grimper les prix des pièces, renchérissant mécaniquement les coûts pour les garages. Dans le détail, les pièces de freinage ont augmenté de 8,66% au deuxième trimestre 2022 par rapport à la même période l'an passé. L'huile a quant à elle pris 16,33% de hausse, les pièces d'embrayage et de transmission +4,95% et le moteur +12,63%.

Un constat qui confirme les dernières observations de l'Insee qui estimait à +5,2% en moyenne l'augmentation des prix des pièces et accessoires automobiles entre juillet 2022 et juillet 2021. A cela s'ajoute le coût de la main-d'œuvre, lui aussi en hausse en raison d'une pénurie de personnel. Au final, l'entretien et la réparation de véhicules coûte 6,5% plus cher aujourd’hui qu’il y a un an, selon l’institut de la statistique.

Des écarts de prix qui se resserrent entre régions

D’après iDGarages.com qui a analysé les prix par région de trois millions de devis générés au premier trimestre 2022 dans plus de 4300 garages, c'est en Auvergne-Rhône-Alpes que la réparation automobile est la plus chère. Dans cette région, le prix est en moyenne 2% supérieur au niveau national. Il est aussi environ 1% plus élevé en Normandie, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, et Provence-Alpes-Côte d’Azur. A l’inverse, les tarifs en région Grand Est et Pays de la Loire sont inférieurs de 1% à la moyenne nationale, et même de 2% en Ile-de-France et Hauts-de-France. Mais la région la plus abordable est le Centre-Val-de-Loire où les garagistes sont en moyenne 3% moins chers que dans le reste du territoire.

L'écart des prix entre les régions continue malgré tout de se resserrer:

"Il y a 6 ans lorsque nous avons lancé le baromètre, les réparateurs comparaient leurs prix par rapport à une zone de concurrence proche de leur garage. Aujourd’hui, ils se comparent sur un panel beaucoup plus large et beaucoup plus facilement. Ils adaptent plus rapidement leur prix pour être compétitif et attirer des clients qui eux aussi comparent plus les prix (+30% de calculs de devis VS 2019) et n'hésitent plus à faire quelques kilomètres de plus pour trouver le bon garage. Nous pouvons y voir un effet de l’accélération de la digitalisation des garages suite au Covid", explique Jonathan Bloch, directeur général d’iDgarages.com.

Cette forte concurrence conduit les garagistes à ne pas répercuter intégralement l'augmentation des coûts sur le client: "Les garages font énormément d'efforts pour que la facture de l'automobiliste n'explose pas. On voit une augmentation de 5% des remises par rapport à l'année dernière et des efforts sur l’utilisation de pièces de marques distributeurs qui permettent également de réduire la facture", souligne sur BFMTV Fabien Borsa, directeur marketing iDgarages.

Paul Louis