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Fin du thermique en 2035: pour Macron, il n'y a "pas de désaccord" avec l'Allemagne

Alors que l'Allemagne remettrait en cause l'objectif de fin des ventes de voitures thermiques neuves pour 2035, Emmanuel Macron a tenu à clarifier les choses lors du Conseil européen. Les carburants synthétiques restent une option pour décarboner l'automobile, tout comme l'électrique.

Un objectif zéro émission, quelle que soit la technologie. Emmanuel Macron est revenu ce vendredi 24 mars sur l'objectif de fin des ventes de voitures thermiques neuves pour 2035 en Europe, un objectif que remettrait en cause l'Allemagne avec la piste des "e-fuels", les carburants de synthèse, pour conserver une offre automobile avec des moteurs à combustion interne qui utiliseraient donc ce carburant neutre en CO2.

"Neutralité technologique"

"Nous avons eu une très bonne discussion ce matin avec le Chancelier, qui nous a permis de revenir sur les éléments de neutralité technologique. (...) Je pense que nous trouverons l’accord, nous sommes en train de le trouver sur l’hydrogène comme sur les autres sujets pour conserver la neutralité technologique et permettre, ce qui je crois est un objectif partagé par tous qui est de décarboner notre économie. Et en la décarbonant, de pouvoir répondre à nos objectifs climatiques et de maintenir à la fois compétitivité et souveraineté: le nucléaire et le renouvelable le permettent. L’utilisation de tout ce qui est charbon ou gaz ne le permet pas", a expliqué le président français lors d'une conférence de presse organisée au Conseil européen.

Une "neutralité technologique" qui est souvent remise en avant par le patron de Stellantis Carlos Tavares, qui reproche souvent à l'Europe cette décision du zéro émission pour 2035, mais avec une seule option technologique disponible à court terme, le 100% électrique sur batterie.

"Nous avons trouvé un chemin et un accord et nous pourrons avancer dans les prochains jours et semaines dans cette direction", a poursuivi Emmanuel Macron, alors que le secteur automobile craignait un revirement, alors que des investissements massifs sont en cours pour électrifier la production automobile européenne.

Le zéro émission reste l'objectif commun

L'occasion aussi pour Emmanuel Macron de revenir sur les carburants de synthèse, qui serait la piste privilégiée en Allemagne en alternative à l'électrique:

"Je vais être clair sur les fameux e-fuels, il n’y a pas de demande allemande de remettre en cause l’accord que nous avons pour 2035 (la fin de la vente des voitures neuves avec une motorisation thermique, ndlr), il y a simplement une volonté, là aussi dans le cadre de cet accord, de pouvoir préserver les e-fuels comme c’était d’ailleurs dans notre déclaration faite il y a un an."

"Là-dessus, le chancelier a été très clair sur le fait que ça ne remet pas en cause l’objectif à 2035 d’avoir des véhicules sans émissions de CO2, c’est ça notre objectif donc nous le tenons", a ajouté Emmanuel Macron, avant de conclure:

"Il n’y a pas de désaccord sur ce sujet entre nous et il y a une volonté d’avancer, surtout d’accompagner nos industriels dans cette transition très ambitieuse, importante pour le climat, mais qui est très exigeante pour nos industries et pour tous les travailleurs de ce secteur, donc on doit les accompagner par des investissements et par de la stabilité."

Le président français a notamment insisté sur le fait qu'il n'y avait pas besoin de rouvrir le trilogue, le vote par le Parlement, le Conseil et la Commission européenne, suite au véto allemand début mars.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto