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Fin des moteurs thermiques en 2035 dans l'UE: "ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter d'en produire"

Répondant aux critiques des constructeurs sur la fin des ventes en Europe de voitures thermiques neuves en 2035, Thierry Breton les incite à poursuivre la production pour le marché africain.

L'UE a décrété jeudi la fin des voitures thermiques neuves en 2035 avec une clause de revoyure en 2026. Cette décision attendue avait fait réagir les constructeurs français lors du salon de l'automobile de Paris. Mais pour Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, cette décision ne concernera que les pays de l'Union européenne.

"A partir de 2035 on ne vendra plus en Europe que des véhicules électriques ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter de produire des moteurs thermiques".

Pour le commissaire européen, le monde se dirige vers le tout électrique mais à des vitesses différentes. Il prend l'exemple de l'Afrique où les réseaux ne sont pas encore accessibles à tous et partout.

"Vendons ce savoir-faire [thermique, NDLR] à ceux qui en ont besoin. Les marchés sont là. En Afrique, il y a un Africain sur deux qui hélas n'a jamais vu une ampoule électrique", affirme Thierry Breton.

Le tapis rouge à la Chine

Il incite même les constructeurs à "continuer" la production de moteurs thermiques comme les Chinois le font. "Ils peuvent le faire et pas nous?", lance-t-il à l'intention de Carlos Tavares, PDG de Stellantis qui accusait l'Europe d'avoir déroulé le tapis rouge à la Chine.

"Il faut accompagner ces marchés qui continueront à exister avec des moteurs de plus en plus propres grace à la norme Euro 7 qui sera présentée dans quelques jours", ajoute Thierry Breton.

En attendant, il rappelle que d'ici 2035, il faudra avancer à marche forcée pour être prêts à la transition.

"Il faudra 15 à 20% d'électricité en plus quand on sera tout électrique, il faut qu'elle soit décarbonée, il faudra accroitre les bornes, nous en avons 350.000 et il en faudra 7 millions".
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco