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Essai - Mini Cooper SE, la Queen des citadines électriques?

La Mini se convertit au 100% électrique avec la Cooper SE. L'occasion d'en prendre le volant au moment où la France vient tout juste d'annoncer des aides records pour les véhicules faibles émissions.

Une Mini 100% électrique... enfin! Douze ans après avoir mené un test clients avec un prototype "zéro émission" dans différents pays, la marque britannique, propriété du groupe BMW, lance ce printemps sur le marché son premier modèle zéro émission.

C'est une suite logique, après la version hybride rechargeable du SUV Countryman, proposée depuis 2016, une suite d'autant plus nécessaire dans un contexte de durcissement des normes environnementales en Europe qui nécessite de vendre des modèles émettant peu, voire pas, de CO2 pour échapper à de lourdes amendes.

Mais avec une autonomie limitée à moins de 200 kilomètres, cette Mini Cooper SE pourra-t-elle vraiment se faire une place parmi de nombreuses concurrentes? Elle pourra en tout cas compter sur les nouvelles aides à l'achat annoncées pour soutenir les ventes automobiles en France.

Seuls les badges E, une calandre spécifique et bien entendu l'absence de pot d'échappement distinguent esthétiquement cette Mini E d'une  Cooper S, la version thermique sportive de la Mini.
Seuls les badges E, une calandre spécifique et bien entendu l'absence de pot d'échappement distinguent esthétiquement cette Mini E d'une Cooper S, la version thermique sportive de la Mini. © JB

Le bon point: un mythe converti

On reconnaît tout de suite la Mini dépoussiérée depuis sa renaissance au début des années 2000. Notre version d'essai, dans sa finition "Greenwhich", comporte de nombreux détails originaux, avec sa couleur jaune et des jantes spécifiques. Seuls sa calandre fermée pour l'aérodynamisme et des badges spécifiques "E" la distinguent toutefois d'une Cooper S, la version sportive thermique, dans une configuration plus classique. 

Sur la route, on retrouve très vite le plaisir de rouler électrique, avec le cocktail classique. Du silence invitant à une conduite souple... et beaucoup de Watts pour le dynamisme. Mini joue à fond cette carte en récupérant le moteur de la BMW i3S, la version sport de la citadine électrique allemande, proposant 184 chevaux. Pas de propulsion comme sur sa cousine germanique mais une puissance transmise aux roues avant. Et de quoi passer de 0 à 60 km/h en moins de 4 secondes.

L'intérieur de cette Cooper SE.
L'intérieur de cette Cooper SE. © JB

Globalement, le comportement de cette Mini Cooper SE se révèle très agréable d'utilisation. Dans du trafic dense, le freinage régénératif permet d'utiliser quasi uniquement la pédale d'accélérateur. En relevant son pied, l'énergie des roues transmise aux batteries ralentit souvent le véhicule jusqu'à l'arrêt complet. Surprenant au début, on s'y habitue rapidement. Un deuxième mode permet de réduire cet effet mais on regrette que Mini ne soit pas allé un peu plus loin en proposant par exemple de pouvoir jouer plus finement sur cette décélération via des palettes au volant.

A noter qu'un mode de conduite "Green +" préserver au maximum la batterie en désactivant toutes les options de confort comme la climatisation. Un sacrifice qui pourra s'avérer utile si on s'aventure à effectuer un long parcours à bord de cette Mini à l'autonomie assez limitée. 

La Mini Cooper SE en charge, avec sa cousine la BMW i3.
La Mini Cooper SE en charge, avec sa cousine la BMW i3. © Jb

Le point noir: l'autonomie

Avec sa petite batterie de 32,6 kWh l'autonomie ne dépasse pas en effet les 200 kilomètres. Difficile sur le papier de lutter face aux derniers modèles de marques concurrentes qui proposent bien plus. La dernière Renault Zoé se rapproche ainsi des 400 kilomètres d'autonomie réelle

Réponse de Mini: cette autonomie répond aux besoins hebdomadaires de nombreux automobilistes. Plus qu'une voiture à tout faire, la Cooper SE assume sa portée limitée et son ADN de citadine, adaptée à de courts trajets quotidien. Le développement du réseau de recharge et la possibilité de s'équiper d'une borne dédiée à domicile ou sur son lieu de travail joueront aussi sur l'attractivité de ces modèles.

A quel prix ? Une Mini (un peu) moins chère grâce au bonus

Question incontournable: le prix. Notre version d'essai affiche un tarif de 38.000 euros, sans aide d'Etat. Un point qui vient changer la donne car avec le nouveau bonus écologique de 7000 euros, cette Cooper SE se révèle plus abordable que son équivalent thermique, la Cooper S, à équipements équivalents.

Le différentiel de prix n'est pas non plus si élevé avec les stars françaises, comme la Peugeot e-208. Pour la Renault Zoé, l'achat de la batterie facturé 8000 euros la rapproche également de la Mini côté tarif et efface l'effet "location de batterie" qui réduit fortement son prix d'achat.

La Mini pourra donc créer un effet "coup de coeur" dans une offre électrique en plein développement. Mais sa vraie concurrente sera sans doute la Honda e. La surprenante citadine 100% électrique du constructeur japonais se positionne sur un rapport prix/performances/autonomie très proche de la petite Anglaise.

Julien Bonnet, avec Chloé Baïze