BFM Business
Auto

Essai - Le Cowboy 3, un vélo électrique robuste, vif et connecté, mais...

Sous ses airs classique, le Cowboy est un vélo robuste, vif et connecté (jusqu'à un certain point). Nous avons testé le dernier-né de la gamme, le Cowboy 3.

Le vélo électrique doit-il être forcément connecté? Cowboy en est convaincu. Pour la troisième évolution de son vélo, lancé il y a quelques jours, la start-up belge s'est autant concentrée sur l'évolution de la partie cycle que sur celle du logiciel embarqué.

S'inspirant ouvertement d'Apple, mais aussi de Tesla, comme tous ses concurrents, Cowboy cultive une double identité. D’un côté la simplicité du design et de la partie mécanique, de l’autre un assistant numérique extrêmement sophistiqué pour le mettre en fonction, le protéger et aider le pilote dans ses déplacements. A condition que ce dernier n'ait pas oublié de charger son smartphone.

La partie cycle

A première vue, le Cowboy est un vélo sobre, élégant et d’inspiration sportive. Rien ou presque ne permet de distinguer qu’il s’agit d’un vélo numérique de dernière génération. La batterie amovible est intégrée dans la barre de selle, le moteur est dans le moyeu de la roue arrière, les deux sont presque invisibles.

Conçu dans l’esprit "single speed", les vélos mono vitesse des coursiers new-yorkais, il n’a qu’un plateau et pas de dérailleur à l’arrière. Et pour éviter de dérailler, la chaîne a été remplacée par une courroie en carbone sans entretien et quasi inusable. Il ne sera pas non plus nécessaire de savoir réparer une roue crevée. Le Cowboy est équipé de pneus de route anticrevaison. Les élégants garde-boues qui équipent le vélo que nous avons testé sont en revanche en option, à 89 euros.

Le guidon est également sobre. On y trouve les manettes des freins, mais aucune pour les passages de vitesses. Pour aller plus vite ou monter des côtes, le vélo analyse la puissance que met le cycliste dans les pédales. Plus il met de force dans son coup de pédale, plus le vélo est puissant et rapide. La limite autorisée des 25 km/h est ainsi atteinte en quelques secondes.

D’un coup de pédale, le Cowboy 3 est aussi capable de prendre des montées longues et raides en conservant une vitesse constante, le tout sans être un grimpeur capable de prendre les cols du tour de France. Attention, cela ne signifie pas qu’il ne faudra pas faire d’effort en montée. Mais celui à fournir reste à la portée du premier cycliste débutant venu.

La partie logicielle

L’appli Cowboy est au cœur de ce vélo. Sans elle, ce Cowboy 3 ne serait qu’un vélo traditionnel de plus de 16 kg. Pour utiliser son vélo, l'utilisateur n'a qu'à s’en approcher, comme une clé mains libres sur une voiture. C'est une énorme différence avec la précédente version qui nécessitait une activation sur l'application pour la mise en marche. Cette technique n'est plus nécessaire qu'à destination. Il faudra alors éteindre manuellement le vélo en pressant l’icone cadenas sur son écran pour le verrouiller. Dès lors, dès qu’une personne touchera au vélo, elle enverra une alerte à son propriétaire.

L'appli Cowboy est aussi connectée aux technologies insérées dans le cadre du vélo pour le géolocaliser, établir un itinéraire ou gérer l’éclairage (avant et arrière avec feu stop clignotant). Pour connaître l'autonomie restante en un seul coup d'oeil,sans avoir à regarder son appli, des diodes ont cependant été installées sur la barre centrale du cadre.

Les plus...

Le vélo est beau, c'est indiscutable et il est agréable à piloter. Dès le premier coup de pédale, il s’élance sans à-coup, même s'il est un peu lourd, En revanche, la position de conduite sportive, penchée vers l’avant, peut être fatigante pour ceux qui n’en n’ont pas l’habitude. D’autant que sans fourche à débattement, ni amortisseur sur le cadre, c'est le corps qui absorbe le relief de la route.

Les passages sur les pavés, sur les dos d’âne ou sur les bateaux pour reprendre une piste cyclable sur un carrefour sont éprouvants à la longue. Autre petit défaut: les poignées dont l’antigrippe s’imprime dans les mains. Il faudra soit les changer, soit les habiller de guidoline, soit porter des gants. Quant à la selle, elle est dure ce qui n'arrange rien sur le pavés.

... et les moins

L'application remplit les fonctions d'un véritable tableau de bord façon Tesla. Une fois en selle, on allume ou éteint les lumières, on établit un itinéraire ou on verrouille l'antivol en un clic sur l'écran tactile de son smartphone. Mais cette dépendance a des conséquences. Sans smartphone, il faudra pédaler pour tirer les 16 kg du Cowboy... Attention aux étourdis qui oublient de recharger leur téléphone, même si celle du vélo est pleine. Ou s'équiper d'une batterie externe pour ne pas tomber en panne de batterie. Le Cowboy 4 en aura-t-il une pour dépanner les cyclistes tête en l'air qui ont oublié de recharger leur téléphone la veille? Nous l'espérons.

Dernier détail à soulever la morphologie des utilisateurs. Le Cowboy est conçu pour des personnes d'au moins 1,70 mètres. Le poids ne doit pas dépasser 110 kg, poids du vélo compris. Le cycliste ne devra pas peser plus de 94 kg sac à dos compris. Une caractéristique qui ne permet pas aux plus musclés de devenir des Cowboy Riders.

Ce que l'on pense du Cowboy

Reste que ce vélo remplit sa mission haut la main. Elégant, facile à entretenir et à piloter, il s'insrit comme un outil de mobilité capable de parcours plusieurs dizaines de kilomètres chaque jour -ce que nous avons fait- pour des trajets domicile/travail. Il nous a permis de faire vingt kilomètres en moins d'une heure, grâce notamment aux pistes cyclables et à l'assistance électrique qui permettent presque de ne jamais s'arrêter.

Un autre atout de ce vélo à environ 2000 euros est sa protection contre le vol. Si des voleurs s’en emparent quand même, une puce GPS permet de le géolocaliser. Mais en plus de ce système de géolocalisation, Cowboy propose une assurance vol à 8 euros/mois avec l’envoi d’une notification en cas de tentative. Et si le vol réussi, le vélo sera remplacé. Mais mieux vaudra quand même faire marquer son vélo.

Pascal Samama et Chloé Baïze