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En décembre les Européens ont acheté plus de voitures électriques que de diesel

Selon les chiffres du spécialiste allemand Matthias Schmidt, les ventes de voitures zéro émission ont pour la première fois dépassé celles de diesel en Europe en décembre. 20% des immatriculations en décembre en Europe concernaient des voitures électriques.

La voiture électrique devient incontournable en Europe. Selon des chiffres du spécialiste allemand de la voiture électrique Matthias Schmidt, compilés pour le Financial Times, les immatriculations de voitures zéro émission ont dépassé en décembre celles de voitures diesel. 176.000 voitures électriques ont ainsi été vendues le mois dernier en Europe contre 160.000 diesel. Une première sur un continent longtemps dominé par le gazole.

Des aides à l'achat

Ce boom des ventes d’électrique suit bien sûr une tendance de fond. L’annonce en 2035 de l’interdiction de la commercialisation des véhicules à moteur thermique mais aussi celle de l’interdiction dans certaines grandes villes, comme Paris en 2030, de ces mêmes modèles thermiques a conduit de nombreux consommateurs européens à se tourner vers les voitures électriques. La crise sanitaire a aussi fait prendre conscience de l’urgence écologique à certains consommateurs.

Ces consommateurs ont, sur de nombreux marchés, été soutenus par des primes et bonus conséquents. En Allemagne par exemple, ce bonus pour acheter un véhicule électrique atteint les 9000 euros. En décembre, la barre du million de véhicules électriques financé depuis la création de la prime en 2016 a ainsi été franchi, précise Autobild. La prime a d’ailleurs été reconduite cette année alors que le nouveau chancelier Olaf Scholz vise les 15 millions de voitures électriques sur les routes allemandes d’ici 2030.

En France, où le bonus se maintient à 6000 euros jusqu’au 1er juillet, les ventes de diesel étaient tombées à 17% en décembre, alors que selon l’Avere, l’association de promotion du véhicule électrique, les immatriculations de voitures zéro émission ont représenté 20% des ventes totales.

Respecter les normes d'émissions de CO2

Ce désamour du diesel se présente pour Matthias Schmidt comme une conséquence du dieselgate, le scandale des émissions truquées qui avait éclaté en 2015. "Cette descente aux enfers du diesel se répète depuis septembre 2015 lorsque le dieselgate a été dévoilé pour la première fois, obligeant Volkswagen à élaborer les plans de l’ID3 dans les 30 jours suivant la révélation du scandale", explique Matthias Schmidt, auteur de la lettre Euro EV Report. Un scandale qui avait accéléré un désamour du diesel déjà amorcé. Les premières réglementations contre les véhicules diesel, notamment dans les villes, avaient en effet déjà amené au milieu de la décennie des automobilistes à abandonner ce carburant, pourtant plébiscité par les pouvoirs publics pendant des années pour réduire les émissions de CO2.

Au-delà d’un contexte favorable, les ventes de voitures électriques en décembre bénéficient aussi d’une accélération car les marques ont mis l’accent sur ces modèles juste avant la fin de l’année, pour être certaines de remplir leurs obligations en matière d’émissions de CO2. En effet, au printemps rappelle le Financial Times, alors que la pénurie de puce forçait aux arbitrages drastiques entre les modèles, les marques avaient favorisé la fabrication de SUV, électriques, hybrides rechargeables mais pas uniquement … car ces modèles s'avèrent très rentables.

Pauline Ducamp avec Simon Tenenbaum