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2 roues

Comment Maison Tamboite produit les vélos de luxe de Louis Vuitton

Louis Vuitton s'appuie sur ce producteur français de cycles haut de gamme pour assembler dans les règles de l'art son LV Bike. Le modèle le moins cher, sans assistance électrique, coûte 22.000 euros.

La fièvre du vélo gagne les grandes entreprises du luxe. Louis Vuitton a confié à l'artisan Maison Tamboite le soin de concevoir le sien. Un cycle d'exception réalisé à la main dans son atelier parisien installé près du faubourg Saint Antoine dans le 12e arrondissement de la capitale.

Maison Tamboite fabrique des vélos de luxe dont les prix démarrent à plus de 10.000 euros. Celui de Vuitton, le LV Bike, est une pièce d'orfèvrerie qui coûte au moins 22.000 euros pour le modèle de base. A ce tarif, tout est fait main, du cadre en acier allégé aux pédales en passant par la selle et le pédalier. Les câbles sont gainés de cuir et cousus par un maroquinier.

Le LV Bike exposé comme une œuvre d'art dans le show room de Maison Tamboite
Le LV Bike exposé comme une œuvre d'art dans le show room de Maison Tamboite © PS

Les jantes, comme les garde-boues, sont en hêtre. Ils sont façonnés par un ébéniste avant d'être durcis à l'intérieur par une gaine de carbone. Toutes ces pièces sont siglées de la marque de luxe, soit avec les initiales LV, soit avec le célèbre monogramme. Avant l'assemblage final, chaque élément métallique est poli à la main. Les cuirs sont graissés et massés, les bois polis, nourris et traités, pour une finition parfaite.

Chaque centimètre du vélo est poncé et poli à la main par des experts du métal et du bois
Chaque centimètre du vélo est poncé et poli à la main par des experts du métal et du bois © PS

Enfin, une plaque personnalisée aux initiales du propriétaire soudée entre les haubans de la fourche arrière.

Des semaines de travail

Chaque exemplaire nécessite des semaines de travail et la participation d'une dizaine de métiers d'art: chromeur, polisseur, émailleur, ébéniste, maroquinier, orfèvre, mécanicien.

"Le vélo est dans l'ADN de Vuitton qui est historiquement une entreprise liée aux voyages avec ces malles et sa bagagerie", explique à BFM Business Frédéric Jastrzebski, président de Maison Tamboite et petit-fils du fondateur de l'atelier centenaire.
Les cadres des vélos Maison Tamboite sont ajustés par un maitre cadreur
Les cadres des vélos Maison Tamboite sont ajustés par un maitre cadreur © PS

Le LV Bike est proposé en deux versions (cadre ouvert ou fermé) et en différents coloris et habillage. Il est en deux vitesses, mais des séries spéciales sont en cours pour des versions comprenant onze vitesses automatiques, électriques (équipé d'un moteur Zehus offrant 90 km d'autonomie) et connectées via une appli mobile pour la géolocalisation et le choix entre les sept modes de conduite. Il est vendu sur commande dans les magasins Vuitton dans le monde entier.

Pour Maison Tamboite, cette production est une première. L'atelier ne fait que des vélos sur-mesure en quatre versions (Dalou, Henri, Marcel et Fauve). Malgré les demandes de marques prestigieuses, elle ne s'était encore jamais engagé dans ce genre de collaboration.

"Avec Louis Vuitton, nous avons la même approche de l'artisanat et du luxe. Nous avons travaillé ensemble pour arriver à ce résultat. Nous avons pris pour base nos modèles classiques en les adaptant avec les créateurs de Vuitton", explique Frédéric Jastrzebski.

Des vélos "prêts à rouler"

Mais pour ce projet, Maison Tamboite a dû adapter son fonctionnement pour produire les 150 exemplaires commandés qui devront être livrés d'un bout à l'autre de la planète. L'artisan va installer un site de production adapté et recruter du personnel pour produire les LV Bike.

Ce nouveau site est aussi au centre d'un autre projet. Le fabricant préparer une gamme d'accessoires haut de gamme pour cyclistes. Des sacoches, des paniers, des vêtements et même des équipements de sécurité (casques, antivols, éclairage...) vont entrer dans le catalogue Tamboite.

L'artisan du faubourg Saint Antoine veut aussi aller plus loin avec des vélos "prêts à rouler" et non plus sur mesure.

"Nous resterons dans le segment du très haut de gamme mais nous voulons toucher un autre public peut-être moins fortuné, mais autant passionné par les vélos d'exception", nous a confié Frédéric Jastrzebski.
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco