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Coup d'accélérateur sur les ventes de scooters et de motos depuis le déconfinement

De juin à septembre, les ventes de petites, moyennes et grosses cylindrées ont battu des records.

De juin à septembre, les ventes de petites, moyennes et grosses cylindrées ont battu des records. - AFP

A l'inverse de l'automobile, la crise sanitaire n'a pas plombé le secteur du deux roues motorisées. De juin à septembre, les ventes de petites, moyennes et grosses cylindrées ont battu des records.

Pendant le confinement, usines et concessionnaires de motos et scooters de toutes cylindrées étaient au point mort créant de fortes inquiétudes sur l'avenir de la filière et incitant certaines marques à se réorganiser. Elles sont désormais rassurées.

Les ventes en juin ont progressé de 37%, puis 26% en juillet. Au mois d'août, les immatriculations ont atteint 15.168 unités contre 13.156 d’août 2019, soit une progression de 15,3%.

Pour le mois de septembre, le cabinet AAA Data estime qu'elles s'élèveront à 19.788 unités, soit une hausse de 18% par rapport à septembre 2019. En 2018, une année riche en nouveautés, la progression n'avait été que de 14%.

Désormais, la part des 125 cc et des scooters trois roues accessibles avec un permis B joue un rôle déterminant pour le secteur. Les raisons de cette tendance sont principalement dues au Covid. La pandémie incite les usagers à ne pas prendre les transports en commun. Ceux qui sont trop éloignés de leur lieu de travail pour utiliser le vélo passent donc au deux roues motorisés pour ne pas subir la circulation urbaine.

Les ventes de 125 cc ont grimpé de 42% (8920 unités) en juin, de 38% en juillet (9631 unités), de 17% (4907 unités) en août et de 13% (3730 unités) en septembre, dévoile AAA Data.

Etre capable de livrer les clients

Les grands gagnants sont Piaggio et Yamaha avec une augmentation des ventes de 20,6% et 15,5%. Peugeot Motocycles annonce un marché en croissance globale d'environ 20% "et cela sans subvention de l'Etat pour inciter à l'achat", a précisé à BFM Business Costantino Sambuy, PDG du groupe lors de la présentation d'un nouveau modèle à trois roues, le Metropolis 400, qui vise aussi les automobilistes urbains.

L'effet Covid a aussi incité les motards détenteurs du permis A à s'équiper. AAA Data enregistre 9375 immatriculations (+16,7%) pour les moyennes (de 125 à 500 cc) et grosses cylindrées (supérieures à 500 cc).

Cette progression confirme l'engouement constaté en janvier et février avant le confinement. Ces mois avaient été excellents avec des hausses supérieures à 20 % pour les cylindrées supérieures à 125 cm3, indique le CSIAM, syndicat des constructeurs.

Reste à savoir si l'année ne sera pas plombée par le Covid. Entre janvier et août, les ventes de 125 cc sont en recul de 7% par rapport à 2019 avec 37.808 unités vendues. Idem pour les grosses cylindrées (-7% avec 97.940 unités vendues). Des reculs difficiles à remonter d'ici décembre.

Pour rattraper ce retard, les concessionnaires devront donc remplir les carnets de commandes, mais charge aux constructeurs de les livrer dans une période où la logistique mondiale est perturbée. Le fret se fait moins par l'aérien et doit passer par le maritime qui rallonge les délais de livraisons dans tous les secteurs commerciaux.

Désormais, le nerf de la guerre repose plus sur la logistique que sur les performances mécaniques. A ce jeu, les modèles "made in France", comme ceux de Peugeot ou Yamaha auront-ils une longueur d'avance sur leurs concurrents?

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco