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Comment le constructeur russe Avtovaz veut réduire sa dépendance à l'étranger

Le logo du constructeur russe Avtovaz

Le logo du constructeur russe Avtovaz - KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

Au lendemain de l'annonce par Renault, son actionnaire principal, de son retrait de Russie, Avtovaz, premier constructeur automobile russe, va se réorganiser pour concevoir des modèles intégrant moins de composants importés.

La dépendance de l'industrie russe aux composants étrangers est profonde. Depuis l'annonce de Renault, son principal actionnaire, de suspendre ses activités industrielles en Russie et d'évaluer "les options possibles concernant sa participation chez Avtovaz", Avtovaz tente de redéfinir son schéma de production.

Le premier constructeur automobile russe, propriétaire de la marque Lada, a annoncé ce jeudi son intention de construire des automobiles en éliminant autant que possible les composants étrangers. Des composants étrangers que les sanctions internationales rendent de plus en plus difficiles à obtenir. Une difficulté qui ne fera que grandir si Renault se retire totalement de Russie.

"Des travaux actifs sont en cours pour remplacer certains composants critiques importés par des solutions alternatives", a annoncé Avtovaz dans un communiqué en dévoilant la préparation "de versions spéciales de certains modèles Lada, qui seront moins affectés par les composants importés".

Selon le constructeur, ces nouveaux modèles seront commercialisés "dans les mois à venir". Avtovaz ne donne cependant pas de détails sur les composants qui font défaut.

Nationaliser les actifs de sociétés étrangères

Après avoir repris sa production le 16 mars dernier, Avtovaz n'assure qu'une production partielle sur ses sites de Togliatti et Ijevsk cette semaine, à cause de pénuries de composants électroniques. Seuls certains modèles, dont la Vesta, le best-seller du constructeur Lada, sortent ainsi des chaînes.

A partir du 4 avril, les usines d'Avtovaz seront en revanche totalement arrêtées et les salariés seront mis en congés et ce, pour trois semaines. Selon l'AFP, un accord a été obtenu pour que "les services d'achat et de logistique du groupe Avtovaz fassent tout leur possible pour régler les questions liées à l'accumulation d'un stock de composants nécessaire" d'ici le 24 avril, a précisé le ministère russe de l'Industrie et du Commerce.

Le temps est compté si l'entreprise veut survivre. Dans un communiqué diffusé mercredi soir, Renault dit réfléchir à l'avenir de sa participation de contrôle dans Avtovaz. Le constructeur russe a déjà pris des mesures pour préserver les emplois de ses 40.800 salariés. Il s'est aussi engagé à respecter tous ses engagements, notamment ses contrats d'exportation.

Le Kremlin pourrait nationaliser les actifs de sociétés étrangères ayant quitté la Russie, le ministère russe de l'Industrie et du Commerce a fait savoir jeudi qu'il allait discuter des perspectives de développement de l'usine avec les autorités de Moscou et annoncerait des solutions d'ici la fin de la semaine prochaine.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco