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Comment la remise à la pompe a fait évoluer les achats de carburants

Des pistolets à carburant dans une station-service (illustration)

Des pistolets à carburant dans une station-service (illustration) - Patrick Kovarik - AFP

L'entrée en vigueur de la remise à la pompe a entrainé le 1er avril une envolée des pleins de carburant. Ce jour-là, les sommes dépensées à la pompe ont augmenté de plus de 50% par rapport à 2019, selon l'Insee.

Après des semaines de baisse, les prix des carburants sont nettement repartis à la hausse ces derniers jours sur fond de pénuries liées aux mouvements de grève chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil. En moyenne, le litre de gazole s’échangeait la semaine dernière 1,8035 euro le litre, contre 1,5914 euro pour le sans-plomb 95-E10.

Des prix élevés qui pourraient l'être encore davantage en l’absence des différentes remises accordées par le gouvernement et TotalEnergies depuis le mois d’avril. Et les automobilistes ne s’y trompent pas. Comme en témoignent les données de l’Insee, "le rythme des dépenses en carburants par carte bancaire, corrigées de l’évolution des prix, est marqué par des chocs journaliers liés aux annonces gouvernementales sur la remise à la pompe mise en place depuis le deuxième trimestre 2022 pour limiter la hausse des prix des carburants", souligne l’Institut de la statistique dans sa dernière note de conjoncture.

Le 11 mars dernier, Jean Castex, alors Premier ministre, annonçait l’entrée en vigueur d’une première ristourne de 18 centimes par litre à compter du mois d’avril. Dans les jours qui ont suivi cette déclaration, le 12 et le 13 mars, les dépenses en carburants des Français ont chuté respectivement de 27,4 et 36,5% par rapport aux mêmes jours de 2019, dernière année avant la crise sanitaire. En outre, les achats de carburants entre le 12 et le 31 mars étaient environ "un quart en deçà de leur niveau du début du mois" de mars, note l’Insee.

Autrement dit, les Français ont effectué moins de passages à la pompe, en attendant l’entrée en vigueur de la remise de 18 centimes. Ce qui s’est confirmé le 1er avril, lorsque les dépenses en carburants ont bondi de 51,2% par rapport au même jour trois ans plus taux, et de 28% le lendemain. "Cette hausse a néanmoins été très ponctuelle et n’a pas compensé la baisse du mois de mars", relève encore l’institut de la statistique.

+34% lors du renforcement de la remise à 30 centimes

La même tendance a été observée quatre mois plus tard. Après un recul dans les derniers jours du mois d’août, les dépenses en carburants ont grimpé de 34% et 18% les 1er et 2 septembre, dates marquées par le renforcement de la remise du gouvernement à 30 centimes et l’entrée en vigueur de la ristourne TotalEnergies à 20 centimes.

Malgré ces chocs journaliers, le niveau de prix des produits pétroliers (carburants, fioul…) en 2022 a incité les Français à réduire leurs dépenses, les transactions par carte bancaire pour ces produits étant depuis mars 2022 environ 2% inférieures à leur niveau d’avant-crise.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco