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Comment la guerre en Ukraine bouleverse l'industrie automobile

Volkswagen a été contraint de mettre en pause la production des voitures électriques  à l'usine de Dresde (photo) et de Zwickau.

Volkswagen a été contraint de mettre en pause la production des voitures électriques à l'usine de Dresde (photo) et de Zwickau. - Volkswagen

Des usines automobiles sont à l'arrêt en Russie et en Europe faute de composants ou de matières premières en raison du conflit en Ukraine.

Les retombées économiques du conflit en Ukraine se font de plus en plus sentir sur l'industrie automobile. De nombreux constructeurs ont annoncé cessé leur activité sur place ou interrompre leurs livraisons de véhicules à destination de la Russie. Une conséquence directe des sanctions décidées contre Moscou après l'invasion de l'Ukraine.

Usines à l'arrêt en Russie

Faute de composants, le groupe Avtovaz, numéro un dans le pays et propriété du français Renault, a annoncé jeudi la suspension de ses usines pour quatre jours "en raison de problèmes d'approvisionnement en composants électroniques", dans le prolongement de la crise des semi-conducteurs. La semaine dernière, le directeur général d'Avtovaz expliquait étudier "les possibilités de trouver des alternatives en cas de sanctions".

L'immense site historique de Togliatti, qui fabrique les modèles de la marque Lada, suspend donc sa production. L'usine moscovite du groupe Renault, qui produit des SUV pour le marché local, est également à l'arrêt depuis le lundi 28 février.

Le groupe coréen Hyundai-Kia, numéro deux des ventes dans le pays, a aussi arrêté son usine de Saint-Pétersbourg jusqu'à la semaine du 7 mars. Mais il a clairement expliqué que cet arrêt n'était pas lié à la guerre mais à la pénurie de composants.

Des problèmes d'approvisionnements

Autre conséquence: l'arrêt d'usines automobiles en Allemagne, faute de composants produits en Ukraine. "Les faisceaux de câbles, fabriqués par l'équipementier Leoni, manquent en particulier à l'appel, après la fermeture de deux usines au sud-ouest de l'Ukraine", note un article des Echos.

Des câbles essentiels pour les voitures électriques, ce qui a contraint Volkswagen, Porsche ou encore BMW à mettre en pause la production. Volkswagen a par ailleurs annoncé l'interruption de ses exportations vers la Russie. Les constructeurs japonais comme Honda, Mazda ou encore Suzuki ont annoncé faire de même ce jeudi.

Pas de palladium

L'isolement de la Russie a aussi des conséquences sur une matière-première essentielle dans l'automobile: le palladium. Un métal précieux utilisé dans les catalyseurs de la pot d'échappement, mais aussi dans les semi-conducteurs, explique un autre article des Echos.

L'interdiction de survol décidée par de nombreux pays européens, et par Moscou en représailles, paralyse l'acheminement du palladium, habituellement transporté par avion de ligne et produit à 40% en Russie.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto