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Comment Dodge va rentabiliser la fin de vie de ses modèles mythiques

Avec une fin de production des Dodge Charger et Challenger à moteur thermique programmée pour la fin d'année prochaine, la marque américaine du groupe Stellantis compte multiplier les éditions spéciales avant de passer à l'électrique.

Et si tourner la page du thermique pouvait rapporter gros aux constructeurs automobiles? C'est le cas de Dodge qui se prépare à la fin de vie en versions thermiques de deux de ses modèles mythiques: la Charger et la Challenger.

Les générations actuelles des deux véhicules ne seront plus produits à partir de la fin 2023, afin de laisser la place à des versions 100% électriques. Mais, comme l'indique un article de l'agence Reuters, Stellantis, groupe qui possède la marque américaine, se prépare à rentabiliser cette fin de vie.

Des futurs collectors

Comment? En proposant sept versions à faibles volumes et rendant hommage à ses illustres ancêtres des années 1960 et 1970. Avec des prix qui devraient largement dépasser les versions classiques des Charger et Challenger. Des voitures très puissantes, avec des moteurs six ou huit cylindres, mais qui ont toujours tenu à rester un minimum abordable pour l'Américain moyen, à l'image de leurs concurrentes dans la catégorie des "muscle cars", les Ford Mustang et Chevrolet Camaro. Une Challenger 2022 équipée d'un moteur V6 démarre par exemple à un peu plus de 30.000 dollars.

Si aucun prix n'est donné sur ces futures éditions limitées, Dodge estime que ces modèles devraient s'arracher comme de futurs véhicules de collection. Seule crainte du patron de la marque, Tim Kuniskis, que la spéculation pousse certains à en acheter une dizaine plutôt qu'une seule.

Durcissement des normes antipollution aux Etats-Unis

Alors que l'Europe a fait le choix du 100% électrique à partir de 2035, aux Etats-Unis aussi les normes antipollution se durcissent. "Stellantis s'est ainsi classé dernier parmi les principaux constructeurs automobiles américains en termes d'économie de carburant moyenne des entreprises en 2021, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement", écrit Reuters. Or, les autorités américaines souhaiteraient renforcer les sanctions en cas de dépassement de certains seuils et Stellantis s'exposerait ainsi à une amende de 572 millions de dollars.

De quoi pousser à convertir ces deux modèles mythiques à l'électrique. Stellantis a prévu d'investir 2,8 milliards de dollars pour transformer l'usine de Brampton qui assemble actuellement les Charger et Challenger, ainsi que la grande berline de Chrysler, la 300.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto