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Carburants: les automobilistes résignés face à la hausse des prix

Prendre moins sa voiture, passer au vélo, les automobilistes cherchent des solutions face à la hausse des prix à la pompe. Avec peu d’espoir de voir baisser les prix dans les prochaines semaines.

"C’est énorme". Cet automobiliste interrogé par BFMTV ce mardi dans une station-service de région parisienne résume le sentiment de nombreux conducteurs après la nouvelle hausse des prix du carburant la semaine dernière.

La double-peine des propriétaires de voitures essence

A 1,621 euro le litre, le gazole n’a jamais été aussi cher de toute l’histoire, plus cher que lorsque le gouvernement avait annoncé l’indemnité inflation et plus cher que lors de la révolte des gilets jaunes à l’automne 2018. Et comme à l’époque, ils sont nombreux à chercher des solutions pour faire baisser la facture.

"C’est vrai que nous calculons un peu plus souvent nos trajets", confie une automobiliste à BFMTV. "Cela fait mal, j’ai fait le plein quand même mais cela fait réfléchir. Je me mets au vélo", explique un autre conducteur. Si certains laissent plus souvent leur voiture au garage, les marges de manoeuvre semblent réduites.

Et si les prix ont grimpé pour l’essence comme pour le gazole, les propriétaires de voitures roulant aux sans-plombs 95 et 98 sont ceux qui déchantent le plus.

"A la suite du dieselgate, beaucoup de Français se sont détournés des véhicules diesel et ils ont plutôt acheté sur ces trois dernières années des voitures essence qui consomment plus de carburant, explique sur BFMTV Flavien Neuvy, président de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. Donc pour les gens passés d’un diesel à un essence, c’est un peu la double peine: ils ont aujourd’hui un véhicule qui consomme plus de carburant et un carburant plus cher".

Peu de marges de manoeuvre

"Il n’y a pas de solutions miracle, c’est ça qui rend la chose très compliquée. La hausse des prix affecte directement le pouvoir d’achat des Français car c’est récurrent, c’est un achat qui revient toutes les semaines et ce sont des dépenses contraintes. On peut rouler un petit peu moins vite, mais ce sont des économies à la marge", poursuit Flavien Neuvy.

Et comme cette hausse vient d’une forte demande, devant la moindre dangerosité supposée du variant Omicron, conjuguée à des tensions géopolitiques sur la production, l’Etat n’a que peu de levier d’action. Celui de la baisse de certaines taxes sur le prix ne semble par ailleurs pas sur la table. Reste le changement de motorisation, même si une voiture électrique neuve reste onéreuse pour beaucoup de ménages tout en ne correspondant pas à tous les besoins.

"C’est une réponse: le cent kilomètres électrique coûte à peu près 2 euros quand le 100 kilomètres thermique coûte 12 euros, explique Flavien Neuvy. Rouler à l’électrique coûte beaucoup moins cher et à chaque fois que les prix du pétrole augmentent cela renforce l’attractivité de la voiture électrique".

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web