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Brexit: les prix des BMW et des Mini vont augmenter en cas de "no deal"

Les prix des voitures BMW et Mini vendues au Royaume-Uni et dans l'UE augmenteront si aucun accord commercial n'est trouvé pour la relation post-Brexit.

Les prix des voitures BMW et Mini vendues au Royaume-Uni et dans l'UE augmenteront si aucun accord commercial n'est trouvé pour la relation post-Brexit. - Adrian DENNIS / AFP

Les BMW et Mini seront vendues plus cher au Royaume-Uni et dans l'Union Européenne si aucun accord commercial n'est trouvé pour la relation post-Brexit, a expliqué mercredi le directeur financier de BMW.

Même si la situation semble se détendre sur le front du Brexit, BMW anticipe un "no deal". Et les conséquences toucheront les deux côtés de la Manche.

Les Minis en Europe et les BMW au Royaume-Uni deviendront plus chères" a expliqué ce mercredi Nicolas Peter.

Et cette hausse des prix pourrait entraîner une baisse des ventes, s’inquiète le directeur financier du groupe. "C'est pourquoi nous espérons toujours qu'une solution raisonnable soit trouvée", a ajouté le Français, précise l’AFP.

En cause, les futures taxes douanières

Des taxes douanières de 10% sur les voitures coûteraient au groupe bavarois plusieurs centaines de millions d'euros - une somme "considérable" dont "la seule option pour en compenser une partie est une augmentation des prix", a détaillé Nicolas Peter lors d'une conférence téléphonique.

BMW fabrique actuellement dans l'Union européenne des voitures de la marque éponyme exportées vers le Royaume-Uni, son quatrième marché. Et près de la moitié des modèles Mini assemblés outre-Manche l'année passée avaient été vendus à des clients européens. Même un accord tardif, même après Noël, ne poserait pas de problème logistique au constructeur allemand, a assuré Nicolas Peter qui "ne perd pas l'espoir" qu'un accord soit trouvé. Dans tous les cas, "nous pouvons adapter nos systèmes immédiatement" à l'issue des pourparlers, a noté le directeur financier. "Les plans sont dans le tiroir", rassure le Français.

Un casse-tête logistique et industriel

Les déclarations de Nicolas Peter soulignent le casse-tête que pose le Brexit au secteur automobile. La semaine passée, le constructeur automobile japonais Honda a été contraint d'annoncer une pause dans la production de son usine britannique de Swindon faute d'un nombre suffisant de pièces détachées, bloquées par l'encombrement de plusieurs ports britanniques.

"Le point critique pour la logistique" est la Manche, a confirmé Nicolas Peter. BMW ne prévoit cependant pas d’interruption de la production, grâce à des stocks supplémentaires. De nombreuses entreprises produisant en Grande-Bretagne font des stocks depuis plusieurs semaines, entraînant des afflux de camions et des bouchons monstre aussi bien dans le Nord Pas-de-Calais qu’à l’arrivé en Grande-Bretagne.

En absence d'accord, il s'attend à une stabilisation rapide des flux logistiques, après éventuellement "quelques semaines" de turbulences. Mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que "les jours à venir seront décisifs" dans les négociations houleuses entre Bruxelles et Londres.

Le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, abandonnera définitivement le marché unique et l'union douanière le 31 décembre. Sans accord commercial, ses échanges avec l'UE se feront selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp avec AFP Rédactrice en chef adjointe web