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Autoroutes: Bruno Le Maire veut raccourcir la durée des concessions, plus rentables que prévu

Reconnaissant que les calculs de rentabilité des concessions d'autoroutes n'avaient "pas été bons" à leur réalisation en 2006, le ministre de l'Economie souhaite également l'inscription d'une "clause de révision des tarifs en fonction du niveau de rentabilité" dans les contrats.

Le gouvernement a demandé au Conseil d'Etat de quelle manière il serait possible de raccourcir "de quelques années" la durée des concessions de certaines sociétés autoroutières, qui ont été plus rentables que prévu, a indiqué ce mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Il a reconnu devant les commissions des Finances et du Développement durable de l'Assemblée nationale que les calculs de rentabilité pour les actionnaires remontant à la privatisation des autoroutes en 2006 n'avaient "pas été bons".

Les taux d'intérêt ayant fortement baissé par la suite, les sociétés concessionnaires -notamment Vinci, Eiffage et l'espagnol Abertis- ont pu rembourser leur mise à meilleur coût, améliorant d'autant leur rentabilité alors que les tarifs des péages continuaient à augmenter régulièrement conformément aux contrats conclus avec l'Etat. "Nous nous sommes trompés", a reconnu le ministre, avant de remarquer que la remontée récente des taux d'intérêt allait sans doute conduire à refaire les calculs. Voulant "éviter toute rente", Bruno Le Maire envisage de "raccourcir la durée des concessions (...) de quelques années".

"C'est la voie qui nous paraît juridiquement la plus solide et économiquement la plus prometteuse", a-t-il ajouté. D'où la saisine du Conseil d'Etat. Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a précisé que les juristes du Palais Royal devraient également étudier "toutes les options fiscales", le gouvernement ayant l'intention de mettre les sociétés autoroutières à contribution pour financer l'effort annoncé sur le rail.

"Clause de révision des tarifs des péages"

Bruno Le Maire veut aussi, comme l'a suggéré l'Autorité de régulation des transports (ART), que les nouveaux contrats soient plus courts et qu'ils comprennent "une clause de révision des tarifs des péages en fonction du niveau de rentabilité". Les deux ministres n'ont pas caché leur préférence pour une reconduction du modèle actuel des concessions -certes aménagé-, Bruno Le Maire rejetant toute renationalisation des autoroutes qui, selon lui, coûterait entre 40 et 50 milliards d'euros aux contribuables.

Alors que les principales concessions actuelles, couvrant plus de 90% des autoroutes concédées, doivent arriver à terme entre 2031 et 2036, Clément Beaune a annoncé l'organisation d'"Assises des autoroutes" d'ici l'été. "Toutes les questions seront posées sur l'avenir des concessions", a-t-il assuré.

P.L. avec AFP