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Auto-écoles: moins d'embouteillages attendus pour passer le permis qu'au premier déconfinement

Pendant le reconfinement, les auto-écoles ne pouvaient plus proposer de leçons aux élèves mais les examens du permis se poursuivaient. Les professionnels de la formation restent optimistes pour faire face à un potentiel embouteillage dans les prochaines semaines.

En cette fin d'année, va-t-on assister à un nouvel embouteillage à l'examen du permis de conduire?

Lors du premier déconfinement, on estimait à 350.000 le nombre de candidats qui n'avaient pas pu passer leur permis entre mars et début juin avec des auto-écoles et des centres d'examens fermés sur la période. Un afflux qu'on pourrait retrouver aujourd'hui à la sortie du deuxième confinement.

Un reconfinement avec examens mais sans leçons

Particularité de cette deuxième période de confinement démarrée le 30 octobre dernier: les auto-écoles pouvaient continuer à faire passer des élèves à l'examen du permis mais ne pouvaient plus proposer des cours de conduite.

Une aberration pour certains centres de formation alors que des heures de conduite sont souvent proposées aux candidats juste avant de les présenter à l'examen, ce qui n'était donc plus possible.

La réouverture des auto-écoles depuis ce samedi 28 novembre apporte donc un grand soulagement aux professionnels et à leurs élèves, comme nous explique Lorenzo Lefebvre, gérant d'auto-écoles et vice-président du CNPA ESR, la branche du Conseil National des Professions de l'Automobile dédiée à l'éducation et à la sécurité routières.

"Les élèves étaient heureux de reprendre les cours de conduite samedi dernier. Les 15 premiers jours du confinement, nous avions encore des élèves à présenter à l'examen mais plus vraiment après. Au total, on peut estimer qu'on a présenté 80% d'élèves en moins si on compare à une période normale."

Assez de places pour faire passer les retardataires

Il y aurait ainsi d'après lui plus de 80.000 candidats à faire passer en priorité au cours des prochaines semaines, en décalant le planning du mois de novembre. Pas toutefois de quoi provoquer un embouteillage à l'examen:

"On entend souvent qu'il y a un problème de places à l'examen du permis mais, à l'exception de certains départements, ce n'est pas un vrai problème au niveau national, souligne Lorenzo Lefebvre. Forcément, ceux qui veulent faire du remplissage comme les auto-écoles en ligne ont besoin de places mais ils ont aussi des taux de réussite très faibles. Or, ce confinement, avec des épreuves maintenues mais plus de cours possibles, a montré qu'il n'y avait pas un tel manque de places puisque le nombre d'examens s'est effondré."

Un constat sur les places disponibles à l'examen que partage Patrick Crespo, président des auto-écoles ECR, évoquant simplement des zones de tension spécifiques comme les grandes villes en Normandie ou le Val-de-Marne qui font face à un manque d'inspecteurs pour faire passer les permis. Il dresse en revanche un bilan plus positif de la période du reconfinement, avec entre 60 et 70% des adhérents de son réseau qui ont pu être présentés à l'examen.

"Avec cette poursuite des épreuves du permis pendant le reconfinement, l'embouteillage devrait être moins visible que cet été. Les épreuves ont égalament été adaptées avec la suppression de la partie consacrée aux vérifications du véhicule qui permet de faire passer un candidat de plus par jour par inspecteur."

Une validité du Code repoussée au 31 janvier

Autre élément rassurant pour certains candidats, la durée de validité du Code de la route a encore été prolongée cette année:

"La durée du Code est de cinq années, ceux qui prennent fin en 2020 étaient jusqu'ici prolongés jusqu'au 31 décembre 2020 et cela a été prolongée d'un mois supplémentaire avec le deuxième confinement, au 31 janvier 2021", note Patrick Crespo.

Le problème des stages de récupération de points

Les précautions sanitaires restent bien sûr renforcés comme lors du premier reconfinement, avec port du masque obligatoire par exemple lors des leçons ou du passage du permis. Les cours de Code de la route sont également pratiqués à distance pour éviter les regroupements en intérieur.

Une activité importante pourrait toutefois être pénalisée: les stages dits "de sensibilisation à la sécurité routière" qui permettent de récupérer des points sur le permis de conduire. Ils sont bien autorisés à reprendre mais en prenant en compte la fameuse jauge de 8 mètres carrés qui s'applique aux petits commerces depuis le 28 novembre. De quoi rendre techniquement impossible de maintenir ces stages:

"Dans une salle de 35 mètres carrés, on pouvait faire passer 20 stagiaires, ce qui nécessiterait en appliquant la jauge une salle de 160 mètres carrés", note Lorenzo Lefebvre.
https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto