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A la veille des vacances de la Toussaint, les prix des voitures de location à la hausse

Les prix des voitures de location en hausse avec l'arrivée des vacances de la Toussaint.

Les prix des voitures de location en hausse avec l'arrivée des vacances de la Toussaint. - AFP

Sans atteindre les sommets des vacances d’été, les prix des voitures de location grimpent à la veille des vacances de la Toussaint. Les loueurs ne remontent cependant pas de pénurie comme en août.

C’est presque devenu un classique: à la veille des vacances, les prix des voitures de location s’emballent dans l’Hexagone. Selon une étude de Carigami qui a comparé les prix de location sur une journée entre les prochaines vacances de la Toussaint -qui commencent ce vendredi- et celles de 2019, les prix des voitures de location ont en moyenne grimpé de 35%. Avec des tarifs plus élevés encore dans certaines villes.

Une centaine d'euros contre une trentaine habituellement

"Pour les villes les plus populaires, comme Lyon ou Nice, ces tarifs ont même grimpé de 50%, nous explique Guillaume Rostand, directeur marketing de Liligo. La semaine prochaine par exemple à Paris, une petite voiture type Fiat 500 se loue 100 euros par jour, contre une trentaine d’euros en temps normal. Il reste peu de voitures disponibles, surtout des classes supérieures, et celles qui restent sont chères".

Ainsi, à Nice, une petite voiture frôle les 120 à 130 euros la journée. "On ne trouve des tarifs plus bas que sur les plateformes de locations entre particuliers", poursuit Guillaume Rostand. "Une citadine se loue en moyenne entre 40 et 50 euros par jour pour le weekend de la Toussaint, une familiale entre 60 et 100 euros par jour, en fonction de la ville (Paris, Marseille, Nantes…)", nous confirme Matthieu Bouchaud, porte-parole de Getaround (ex-Drivy). Si ces prix restent inférieurs à ceux des loueurs traditionnels, ils ont cependant tendance à augmenter aussi sur cette plateforme. "Les niveaux de prix ont très légèrement augmenté par rapport à 2019, notamment pour les weekends, moins pour les locations en semaine", poursuit Matthieu Bouchaud.

La situation se montre plus tendue pour la seconde semaine des vacances, où se concentre la majorité des réservations, avec une certaine disparité selon les enseignes.

Paris, Nice, le Sud-Ouest

Les vacances de la Toussaint sont traditionnellement des vacances franco-françaises, avec un afflux de vacanciers dans quelques destinations prisées.

"Nous n’avons pas de problèmes pour fournir des voitures, il en reste mais les réservations s’accélèrent dans certaines régions: Paris, Nice et la Côte d’Azur, le Sud-Ouest", nous confie Cédric Douls, directeur commercial et marketing d’Europcar en France.

Getaround affiche déjà un taux de réservation de 70% à Biarrtiz pour le week-end prolongé de la Toussaint et estime que, sur les deux semaines des vacances, 90% voitures proposées sur la plateforme seront louées dans les grandes villes.

Chez Sixt, on se veut rassurant. "Pour la Toussaint, il reste des voitures à louer partout en France et en Europe, nous indique un porte-parole. Au niveau tarifaire, du 30 octobre au 6 novembre, par exemple, il est possible de louer des véhicules à partir de 40 à 60 euros pour des locations d’une semaine, y compris dans des zones très touristiques, comme la Corse, Bordeaux, Nice, Paris ou Biarritz".

Avec la crise du covid, les clients ont par ailleurs pris l’habitude de réserver au dernier moment, ce qui ne permet pas de déplacer facilement des véhicules de régions moins demandées vers les villégiatures les plus courues. Sans compter les coûts de transports qui ont augmenté, ce qui pourrait se répercuter sur les prix des locations.

L'étude du comparateur de location Carigami montre que les plus fortes hausses sur ces tarifs pour ces vacances de la Toussaint se trouvent à Toulouse (+69% par rapport à la Toussaint 2019), à Ajaccio (+127%) et à Marseille (+55%), bien au-dessus de la hausse moyenne au niveau national, à +35%.

La France n’est pas le seul pays où les prix de la location de voitures augmentent. Selon Destatis, l’équivalent de l’Insee en Allemagne, les prix d’une voiture de location outre-Rhin sont par exemple passés d’une base 100 (établie en 2015), voire un peu inférieure début 2021, à près de 150 en milieu d’année.

En rouge, les prix des locations de voiture. En bleu, l'indice global de prix à la consommation. © Destatis
En rouge, les prix des locations de voiture. En bleu, l'indice global de prix à la consommation. © Destatis © Destatis

Moins de voitures disponibles?

Si en France les prix ne flambent tout de même pas comme l’été dernier, le secteur reste sous tension. A côté d’un tourisme toujours cantonné aux destinations proches et la concentration des vacanciers sur certaines destinations, le retour de la clientèle professionnelle depuis le mois de septembre tire aussi les prix vers le haut.

De plus, les loueurs rencontrent des difficultés à s’approvisionner en voitures neuves auprès des constructeurs, une autre conséquence de la crise des semi-conducteurs. Sans parler de pénurie, mais sans donner de chiffres, les loueurs ont moins de latitude pour renouveler leurs parcs. Ce qui pèse aussi sur les prix.

"Il y a probablement un peu moins de voitures sur le marché, et nous ne pouvons pas les déplacer d’une région à une autre instantanément, selon la demande, nous précise Guirec Grand-Clément, directeur des opérations d’Enterprise. Mais surtout, lors de la crise Covid, un certain nombre de frais fixes comme les coûts de personnel, les locaux occupés par exemple dans les gares et les aéroports, ont continué d’être réglés par les loueurs".

Face à cette situation, les professionnels n’ont qu’un mot à la bouche. "Réservez tôt, résume Guirec Grand-Clément. Repousser sa réservation jusqu’au dernier moment, pour espérer avoir des prix bas en last minute, ça ne marche pas". Avec en ligne de mire les vacances de Noël et les premiers séjours au ski où la demande pour des voitures de location risque d'être forte, après une saison blanche l'année dernière.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web