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110km/h sur autoroute: Elisabeth Borne favorable "à titre personnel"

La ministre des Transports et de l'Écologie s'est dit favorable "à titre personnel" à l'abaissement de la limite de vitesse sur autoroute à 110km/h proposée par la Convention citoyenne pour le climat.

Faut-il abaisser la limitation sur autoroute à 110 km/h, contre 130 actuellement, pour "sauver le climat" ? Cette mesure fait partie des 150 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Elles viennent d'être remises au gouvernement afin d'orienter sa stratégie de lutte contre le réchauffement climatique.

Reste à savoir si les dirigeants politiques oseront reprendre cette idée qui fait débat. Emmanuel Macron doit recevoir les 150 citoyens de la Convention le lundi 29 juin à l'Elysée afin d'apporter une première réponse.

En attendant, Elisabeth Borne, invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, s'est dit ce lundi matin favorable au passage de 130 à 110 km/h sur autoroute:

"A titre personnel oui [j'y suis favorable] mais moi je prends pas tous les matins ma voiture pour faire 30 km aller et retour sur autoroute", a déclaré la ministre des Transports et de l'Écologie.

"Une adhésion des Français" à vérifier

"Je pense que c'est important, sur des sujets comme cela, de vérifier qu'il y a bien une adhésion des Français et de ceux qui sont directement concernés", a-t-elle ajouté.

Une volonté de ne pas brusquer l'opinion publique, qui peut faire écho à l'origine de la "Convention citoyenne pour le climat". Cette assemblée, avec 150 citoyens tirés au sort, a en effet été mise en place après la crise des "gilets jaunes", mouvement qui s'était globablement opposé au passage de la limite de vitesse de 90 à 80 km/h du réseau secondaire en 2018.

Djebbari n'exclut pas un referendum

Interrogé aussi ce lundi sur cette question des 110 km/h sur autoroute, le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari n'a pas exclu que cette mesure soit soumise à un referendum.

"Ces restrictions de vitesse ont trait à l'écologie, à la sécurité routière, au rapport qu'ont les Français (...) à leurs libertés, ce sont des beaux sujets de démocratie. Cette proposition pourrait trouver si le président (de la République) en décide ainsi à s'insérer dans une série de propositions (...) soumises à un référendum consultatif", a-t-il indiqué sur RTL

Des partis politiques divisés sur la question

Plusieurs partis politiques ont réagi ce week-end aux propositions de la Convention citoyenne. Le parti écologiste EELV apporte son soutien dimanche à l'ensemble des propositions formulées par la Convention citoyenne pour le climat même s'il regrette "l'absence de la taxe carbone" et "l'oubli du nucléaire".

A contrario, la présidente du RN, Marine Le Pen, a estimé sur Twitter que la Convention citoyenne avait "accouché de propositions toutes plus loufoques les unes que les autres, sans conscience des réalités économiques et sans aucune pertinence sociale et écologique". "Tout ça pour ça", a-t-elle lancé.

Pour Jean-Luc Mélenchon, "c'est un texte ample" avec "beaucoup de travail derrière. Il y a beaucoup de choses en commun avec notre propre programme", a-t-il expliqué sur LCI
"Après, a ajouté le chef de file de LFI, j'ai repéré déjà deux, trois petites choses qui me font un peu chagrin: il n'y a rien sur les conduites d'eau, on perd 20% de l'eau dans ce pays, il n'y a rien sur le nucléaire".

Pour le patron des Républicains (LR), Christian Jacob, "on est dans une logique de décroissance, de contraintes, de punition". "Nous ne devons pas céder à l'écologie punitive. Il faut concilier climat et économie, le tout sur le principe du développement durable. Il faut ficher la paix à la Constitution", a-t-il exprimé sur BFM.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto