100 ans du code de la route: le boom du permis en ligne

Alors que le code de la route fête ses 100 ans ce jeudi, retour sur le succès des auto-écoles en ligne, avec une activité en plein boom dans le contexte de la crise sanitaire.

Des prix cassés et une flexibilité offerte par les plateformes sur internet, les arguments des auto-écoles en ligne ont fait mouche pendant la crise sanitaire. De plus en plus de candidats au permis de conduire se tournent en effet vers ces nouveaux acteurs, qui s'imposent comme une alternative séduisante aux auto-écoles traditionnelles. Avec au programme, une formation au code en ligne et des cours de conduite par des moniteurs indépendants.

"S'adapter aux modes de consommation actuels"

"L'idée est d'adapter nos contenus aux modes de consommation actuels, avec un temps passé sur internet et sur les applications de formation qui a explosé l'an dernier, en particulier chez les jeunes", souligne Romain Durand, directeur général de Lepermislibre.

Son entreprise, fondée en 2014, a lancé son activité un an plus tard. Elle fait partie des principales auto-écoles en ligne en France avec d'autres comme Auto-école.net, Ornikar, ou En Voiture Simone.

C'est le coût réduit qui reste l'argument principal de ces formules. Si la dernière étude comparative de l'UFC Que Choisir remonte à 2016, il faut compter par exemple 729 euros pour le coût du permis (code et conduite) en formule de base chez Lepermislibre , contre 1155 euros en école de conduite classique. En moyenne, la facture baisse de 35% par rapport à une auto-école classique.

De quoi attirer toujours plus de candidats. L'année dernière, le nombre d'inscriptions a fortement augmenté, aidé par le confinement : +30% par exemple sur Ornikar et sur Lepermislibre .

Depuis 2019, En Voiture Simone propose à ses utilisateurs l'intégralité de son contenu pédagogique gratuitement pour inciter à s'entraîner au code de la route. Une occupation visiblement plébiscitée par un public puisque le nombre d'inscrits a été multiplié par 6 entre début 2020 et 2021. Et cela se convertit bien côté permis avec une multiplication par 2,5 des candidats sur la même période.

Un marché à conquérir

Si on compte environ 1 million de candidats au permis de conduire chaque année, il n'y a pas de chiffres officiels sur le nombre de candidats qui sont des candidats libres, c'est-à-dire ceux qui passent par ces auto-écoles en lignes par rapport aux auto-écoles traditionnelles.

"On peut partir du chiffre de 5% d'enseignants d'auto-école qui sont présent sur ces plateformes en ligne, donc ça laisse quand même un réservoir de 95% sur les auto-écoles traditionnelles sur le marché", résume Romain Durand.

Un marché français encore à conquérir donc pour les acteurs en ligne. Entre guerre des prix et nouveaux services, la bataille fait rage. En plus des formation vidéos en ligne en direct deux fois par semaine, Lepermislibre propose également un coaching pour les élèves en difficultés. Du côté d'En Voiture Simone, 3 mois d'abonnement à une application de médiation est offert pour rester zen avant l'épreuve du permis.

Passer l'épreuve reste d'ailleurs... une épreuve. Les bouchons enregistrés sur la plateforme Candilib, lancée par l'Etat en 2018, témoignent d'un parcours du combattant pour les candidats libres au permis. De quoi maintenir une certaine attractivité pour les auto-écoles traditionnelles, qui peuvent mettre en avant leurs quotas de places aux examens malgré une situation complexe avec le retard accumulé pendant la crise sanitaire.

Les plateformes en ligne attendent en particulier la généralisation de "Rendez-vous permis", expérimentés dans plusieurs départements, pour faciliter la réservation de créneaux d'examens.

Pour continuer à croître, les auto-écoles en ligne font aussi le pari de l'international et de la diversification. En avril dernier par exemple, Ornikar a levé 100 millions d'euros pour s'attaquer au marché de l'assurance automobile et se déployer en Espagne.

Julien Rizzo et Julien Bonnet