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Yuan Meng, le premier panda né en France, fête son 1er anniversaire

Le premier bébé panda né en France, au zoo de Beauval, fête ce samedi son premier anniversaire. Dans un ou deux ans, comme tout rejeton né de pandas prêtés par la Chine, il devra repartir dans le pays de ses ancêtres.

Il y a un an jour pour jour, la France s'émouvait de la première naissance d'un panda sur son sol, qui ressemblait alors plus à un petit rat sans poils qu'à la peluche noire et blanche qui gambade aujourd'hui au zoo de Beauval, dans le Loir-et-Cher.

Fort de ses 29,350kg précisément, Yuan Meng (prononcer "Uan-Mant") "a énormément grandi" et va "super bien" selon Delphine Delord, directrice de la communication du zoo de Beauval.

"On lui met 1kg de bambou par jour, comparé aux 40kg quotidiens que consomme un panda adulte", raconte-t-elle. Il "mâchonne, regarde, goûte", mais continue principalement à téter sa mère.

Il faut dire qu'il est encore jeune, pour une espèce qui vit une vingtaine d'années en moyenne à l'état sauvage. Dans la nature, les jeunes pandas restent deux ou trois ans avec leur mère avant de prendre leur envol, explique la fille de la fondatrice du parc. Et c'est aussi ce qui se produira pour Yuan Meng: comme toute progéniture née de pandas prêtés par la Chine, le bébé du zoo de Beauval devra retourner dans le pays de ses ancêtres une fois en âge de quitter sa mère.

À 2 ou 3 ans, il repartira en Chine

"Tous les bébés du zoo sont envoyés ailleurs", tempère Delphine Delord. "On a 750 naissances par an, ce ne serait pas du tout une bonne chose de garder Yuan Meng", explique-t-elle à BFMTV.com, rappelant que "le but est vraiment de perpétuer l'espèce".

Lorsqu'il sera prêt, le petit panda rejoindra la base de reproduction, de recherche et d'élevage de Chengdu, en Chine. "Ils pourront alors regarder sa filiation génétique et lui trouver une femelle pour la reproduction", poursuit la directrice de la communication du parc. Ce centre de recherche, qui couvre déjà une centaine d'hectares pour abriter les animaux, dispose également d'une zone d'espaces sauvages et semi-sauvages de plus de 130 hectares pour préparer certains pandas à être réintroduits dans la nature.

La base de Chengdu et le zoo de Beauval entretiennent des relations très proches. Le centre chinois avait envoyé la plus grande spécialiste de l'insémination afin de provoquer la gestation de Huan Huan (la mère de Yuan Meng), puis deux soigneuses à la naissance du bébé.

"Elles ont assisté et surveillé l'accouchement, s'en sont occupé pendant six mois jour et nuit, donc on envoie des nouvelles", confie-t-elle. L'une des soigneuses avait d'ailleurs une relation particulière avec la femelle panda, car elle l'avait élevée pendant un temps. "Huan Huan l'a reconnue, a manifesté des signes, c'était très impressionnant", souligne-t-elle.

"Hu Jintao et Obama ont parlé nucléaire et... pandas"

Au bout de six mois, l'équipe est rentrée à Chengdu. Quand Yuan Meng les rejoindra-t-il? "On ne sait pas très bien, on n'est pas pressés!", s'exclame Delphine Delord, qui ajoute qu'il est "encore tout petit et dépendant de sa maman".

Arrivés en 2012 et prêtés pour dix ans, ses parents devraient eux retourner en Chine vers 2022, même s'il est arrivé que certains pandas restent dans leur pays d'accueil, comme ceux du zoo de Washington DC. Mais la discussion est d'ordre diplomatique: ce sont les chefs des Etats concernés qui décident, et non les zoos.

"Lorsqu'ils se sont rencontrés, Hu Jintao et Obama ont parlé nucléaire et… pandas", plaisante la directrice de la communication de Beauval. Yuan Meng, lui, est insouciant de ces considérations géopolitiques. Ses activités préférées? Gambader, dormir, et embêter sa mère.

Liv Audigane