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Une étude britannique affirme que les goélands observent notre nourriture pour s'en inspirer

Une mouette avec un croissant dans le bec, à Copenhague, au Danemark, le 25 juin 2020.

Une mouette avec un croissant dans le bec, à Copenhague, au Danemark, le 25 juin 2020. - MADS CLAUS RASMUSSEN / RITZAU SCANPIX / AFP

Une étude publiée dans une revue britannique explique que si les goélands observent nos plats et les dérobent parfois, c'est parce qu'ils s'inspirent de nos habitudes alimentaires.

Nous, humains, sommes une source d'inspiration alimentaire pour les goélands. Au point que ces volatiles étudient attentivement nos comportements alimentaires avant de les imiter, révèle une étude publiée mercredi dans la revue scientifique de la Royal Society, l'équivalent britannique de l'Académie des sciences françaises, et relevé par Ouest-France.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié les comportements de goélands argentés (l'une des espèces les plus en contact avec l'homme, notamment dans les milieux urbains) sur le front de mer de la station balnéaire de Brighton, dans le sud du Royaume-Uni.

Deux paquets de chips rouge et vert

Aux printemps 2021 et 2022, ils ont placé deux paquets de chips ouverts, l'un de couleur rouge et l'autre de couleur verte, à 1,5 mètre d'écart et à une distance comprise entre cinq et dix mètres d'attroupements de goélands. Une personne test s'asseyait à cinq mètres des deux paquets et se mettait alors à manger, ou pas, dans son propre paquet de chips, de couleur verte ou rouge.

"95% des coups de bec étaient dirigés vers l'aliment présenté dont la couleur correspondait à celle de l'aliment de la personne test", note l'équipe scientifique dans ses conclusions.

Lorsque la personne assise ne mangeait pas dans son paquet, les goélands piochait beaucoup moins dans un des deux paquets présentés, ne s'y intéressant parfois même pas. De quoi conclure que ces goélands suivaient les "signaux" des humains pour "prendre des décisions de recherche de nourriture".

Interactions récurrentes entre goélands et humains

L'étude s'est focalisée sur les goélands argentés car ils "se développent dans des environnements anthropogéniques [causé ou généré par l'être humain, NDLR]" et que "leur familiarité avec les personnes en fait une excellente cible pour les études portant sur les relations inter-espèces".

De plus, le développement de leurs colonies dans les milieux urbains datent des années 1940 au Royaume-Uni, précisé l'étude et des années 1920 en France. Ce phénomène relativement récent à l'échelle de l'existence de l'espèce (au moins 20.000 ans) permet de supposer que les comportements d'imitation ont pu être appris en seulement quelques décennies.

Ces conclusions pourraient donc être transposables, sous réserves de nouvelles expérimentations, sur d'autres espèces qui se développent et survivent au contact de l'homme sans pour autant être domestiqués (animaux liminaires), comme les rats ou les pigeons par exemple.

Des expériences avaient déjà été menées sur l'intérêt des goélands pour les plats consommés par les humains (dans un but de chapardage) ou sur la réponse vis-à-vis de plats qui leur étaient présentés volontairement. Aucune n'avait toutefois été menée sur les capacités de ces oiseaux à imiter les comportements humains sur de la nourriture n'ayant pas déjà été directement consommée.

Glenn Gillet