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Tromperies, relation à distance... Une étude suggère que les oiseaux eux aussi "divorcent"

Deux hirondelles (photo d'illustration)

Deux hirondelles (photo d'illustration) - JOSEPH EID / AFP

Selon plusieurs scientifiques, il arrive à certains couples d'oiseaux de rompre à cause du mâle s'il a des "mœurs légères" ou en raison d'un temps de séparation trop long entre les deux partenaires.

Plus de 90% des espèces d'oiseaux ont généralement un seul partenaire pendant, au moins, une saison de reproduction, si ce n'est plus. Cependant, certaines espèces monogames changeraient de compagnon lors de la période suivante, explique une étude citée par The Guardian.

En cause de ces "divorces" entre volatiles? Les liaisons du mâle ou des temps de séparation trop longs. Soit des raisons similaires à celles des couples humains. Publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B, ladite étude suggère ainsi qu'il arrive à de nombreux couples d'oiseaux de rompre alors que les deux partenaires sont encore en vie.

Les mâles aux "mœurs légères" moins attractifs

Les scientifiques chinois et allemands ont donc identifié deux facteurs clés pour comprendre ces séparations. La première concerne les potentielles "mœurs légères" du mâle:

"Cela est souvent perçu comme une réduction de son engagement, car son attention et ses ressources sont divisées entre plusieurs femelles", avance le docteur Zitan Song, co-auteur de l'étude.

"Cela peut le rendre moins attractif en tant que partenaire, et donc plus susceptible d'être 'divorcé' lors de la saison de reproduction suivante", poursuit-il. En conséquence, des taux de divorce en hausse lorsque les oiseaux mâles ont davantage d'occasion d'aller voir ailleurs et de multiplier les partenaires.

Une question de timing

Toujours selon l'étude, cette cause de rupture n'est par contre pas valable lorsque c'est la femelle qui fréquente plusieurs volatiles masculins, notamment car l'incertitude quant à à la paternité des petits entraînerait une plus grande implication des mâles dans les soins parentaux.

En cause également dans les divorces d'oiseaux, la question du timing. Après une longue migration, il arrive en effet aux couples d'oiseaux de ne pas arriver au même moment à destination. Il se peut alors que le premier arrivé s'accouple avec un autre oiseau et n'attende donc pas son partenaire.

La migration peut aussi conduire à une rupture si les partenaires se posent sur des sites de reproduction différents. L'équipe de chercheurs estime enfin que l'effet de "divorces" s'intensifie avec l'augmentation de la distance de migration.

Un comportement proche chez les espèces voisines

En s'appuyant sur d'autres études sur le comportement volatile préalablement publiées, les chercheurs estiment aussi que les espèces ayant des taux de divorce particulièrement élevés s'apparentent les unes aux autres. C'est également le cas pour les espèces ayant des taux de divorce moindres.

"Par exemple, les pluviers, les hirondelles, les martins, les loriots et les merles ont des taux de divorce élevés [...] tandis que les pétrels, les albatros, les oies et les cygnes ont des taux de divorce faibles", souligne l'étude.

Samantha Patrick, experte en biologie à l'université de Liverpool, se félicite des résultats des recherches. Interrogée par The Guardian, la scientifique estime que "les résultats liant l'asynchronisme migratoire au divorce sont les plus intéressants". "À mesure que le climat devient plus imprévisible, les calendriers de migration peuvent devenir plus variables et cet article suggère que, pour toutes les espèces, cela pourrait augmenter les taux de divorce", conclut Samantha Patrick.

Lola Dhers