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Animaux

Sale temps pour les blaireaux anglais

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L'abattage de 5.000 blaireaux a été autorisé en Angleterre car l'animal transmet la tuberculose au bétail. Une décision qui ne ravit pas le guitariste du groupe Queen. Des études s'opposent pour savoir ce qui coûte le plus cher : la vaccination ou l'abattage.

Les Anglais ont un problème avec les blaireaux. En cause: la transmission de la tuberculose, dont ils peuvent être porteurs, aux porcs. Leur arrêt de mort a été décidé par les autorités britanniques. Une décision qui fait polémique en Angleterre. Retour sur la saga des blaireaux.

>> Les blaireaux transmettent la tuberculose

En 2012, 38.000 vaches malades ont dû être abattues. Dans le sud-ouest de l'Angleterre, près d'un quart du bétail bovin aurait contracté la tuberculose. La raison ? Les blaireaux, en partie. Porteurs de la maladie, ces mustélidés la transmettent aux vaches.

>> A mort les blaireaux!

Depuis le 1er juin et pour une durée de six semaines, l'abattage de blaireaux est légal au Royaume-Uni. Le gouvernement Cameron l'autorise dans deux régions tests: le Somerset dans le sud-ouest de l'Angleterre et le Gloucestershire dans l'ouest. Au total près de 5.000 bêtes pourraient être en train de compter leurs heures.

>> Les pro et anti-blaireaux

Si les agriculteurs et une partie de la population rurale sont contents, ce n'est pas le cas des citadins, de l'opposition travailliste et des défenseurs des animaux. Ces derniers s'appuient sur une étude remise au gouvernement britannique en 2007.

Après des années de tests, les scientifiques ont conclu que l'abattage "ne pouvait pas apporter une contribution significative à la lutte contre la tuberculose bovine en Grande-Bretagne". D'après cette étude, cet abattage massif ne réduirait au mieux que de 16% la contamination.

>> "Queen" aime les blaireaux

Brian May, ancien guitariste du groupe Queen a déposé samedi au 10 Downing Street une pétition signée par 250.000 personnes: "L’abattage est inhumain, il ne marchera pas et n’éradiquera pas la tuberculose bovine, a-t-il affirmé. Cela va monter les fermiers contre le grand public. C’est une perte de temps et d’argent."

2.000 manifestants ont accompagné l'ex-rockeur vers Westminster en chantant "Stop the cull" ("Arrêtez l’abattage"). Brian May, lui, adressait un message au Premier ministre David Cameron: "Si le gouvernement ne nous écoute pas aujourd’hui, la pression ne retombera pas. Je ne pense pas que cela soit honteux de revenir sur cette décision car de nouvelles données sont entrées en ligne de compte."

Une chanson de soutien aux blaireaux a même été enregistrée par de jeunes rappeurs:

>> La vaccination des blaireaux moins chère que leur mort?

"La vaccination n'est pas une solution rapide mais c'est moins cher à mettre en place qu'un abattage", déclare le professeur Rosie Woodroffe, qui étudie les blaireaux depuis dix ans. Selon elle, la vaccination des blaireaux coûterait 1.000£ par kilomètre carré inspecté, contre 1.429£ pour l'abattage. La mort de 38.000 têtes de bétail a déjà couté plus de 100 millions de livres (117 millions d'euros).

"La vaccination des blaireaux n'a pas d'effet sur ceux déjà infectés et la preuve de son efficacité est faible" tempère largement une porte-parole du ministère de l'Ecologie, Alimentation et Affaires rurales avant d'ajouter : "Des recherches montrent que l'abattage réduit l'infection de tuberculose chez les blaireaux plus rapidement que la vaccination."

Etude contre étude, le sort des blaireaux n'est pas encore scellé en Angleterre. Les parlementaires britanniques vont se réunir de nouveau pour décider de l'avenir des blaireaux.

Marc Pédeau