Royaume-Uni: avant l'interdiction de la vente d'ivoire d'éléphant, les ventes aux enchères ont battu des records

Depuis ce lundi, il est interdit d'acheter de l'ivoire d'éléphant au Royaume-Uni. Selon "The Independent", l'entrée en vigueur de cette loi a provoqué dans les dernières semaines de mai une augmentation des pièces en vente.

Au moins 800.000 livres, soit un peu moins d'un million d'euros. Voilà la somme que les vendeurs d'ivoire d'éléphant ont empoché au Royaume-Uni en mai, selon le journal britannique The Independent. Et pour cause: depuis ce lundi, il n'est plus possible de vendre un produit fabriqué en ivoire d'éléphant (matière des défenses de ces animaux).

Le dispositif, décidé en 2018, est désormais appliqué: "l'importation, l'exportation et le commerce d'articles contenant de l'ivoire d'éléphant sont interdits", résume le média d'outre-Manche.

De nombreux Britanniques possédant des objets en ivoire ont décidé de s'en débarrasser en les confiant à une agence du gouvernement, pour éviter que les bijoux et autres bracelets ne recirculent sur le marché.

"Des pièces hideuses"

Mais d'autres ont décidé de se défaire de leurs objets en les confiant à des maisons de ventes aux enchères.

"Malgré l'interdiction, l'appétit pour l'ivoire est resté fort dans les maisons de ventes aux enchères britanniques. Ces pièces sont évidemment hideuses, puisqu'elles ont causé la mort d'un éléphant, mais elles sont aussi, d'un point de vue esthétique, parmi les pièces les plus laides que nous ayons vues. Elles représentent le vrai visage des maisons de vente aux enchères", dénonce Louise Ravula, du groupe Two Million Tusks (Deux millions de défenses) auprès de The Independent.

Au total, 165 établissements ont vendu plus de 2700 objets faits d'ivoire d'éléphant en mai. Désormais, toute vente d'ivoire d'éléphant pourra être punie d'une amende allant jusqu'à des dizaines de milliers de livres.

"L'entrée en vigueur de la loi sur l'ivoire représente un moment décisif pour assurer la survie des éléphants dans le monde entier pour les générations futures", s'est réjouit le ministre Zac Goldsmith, en charge de l'environnement.

Selon The Independent, le gouvernement envisagerait d'étendre l'interdiction à d'autres espèces faites d'ivoire, comme les hippopotames, les morses et les orques.

Ariel Guez