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Pour lutter contre le vol de poissons, des pêcheurs californiens utilisent des armes à feu contre les otaries

Des otaries à San Francisco

Des otaries à San Francisco - Image Flickr

Sur fond de réchauffement climatique, une guerre oppose des pêcheurs californiens aux otaries dans les eaux du Pacifique.

Pour lutter contre les vols de poissons dans leurs filets par les otaries, les pêcheurs californiens sortent l’artillerie lourde. L'utilisation d’armes à feu contre les mammifères est une pratique de plus en plus courante dans les eaux du Pacifique, comme le révèle National Geographic. En 2018, plus d’une dizaines d’otaries ont été retrouvées le corps criblé de balles sur les plages de l’état américain. Et depuis 1998, près de 700 otaries présentant des blessures par balle ou au couteau ont été retrouvées, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Mammifère marin doué d’une grande intelligence, les otaries ont appris à suivre les bateaux de pêche et en voler les appâts ainsi que les poissons pris dans les filets: "Vous ne pouvez pas leur échapper. Une fois, nous sommes sortis pendant six heures et elles nous ont suivi du début à la fin. Il y avait trois otaries de chaque côté du bateau", raconte à National Geographic Brand Little, un pêcheur de Santa Cruz au sud de San Francisco.

Jusqu’à un an de prison

"J'utilise une arme. C’est ma prise, j’ai le droit de la défendre (…) Parfois vous partez la journée pendant huit heures et vous ne trouvez pas de poisson? Vous avez déjà dépensé 130 euros en carburant et quand la chance vous sourit vous jetez votre filet. Vous le remontez et là, vous voyez une otarie qui vous l’arrache", explique un pêcheur sous couvert d’anonymat.

Depuis 1972 et l'entrée en vigueur de la loi américaine sur la protection des mammifères marins, les otaries auparavant tuées sans remords, ont vu leur population passer de 90.000 à 260.000 individus. Dans le même temps, le nombre de saumons a fortement diminué au large de la Californie. En cas de flagrant délit, les pêcheurs risquent jusqu’à un an de prison ainsi qu’une amende de 21.500 euros. Mais depuis 2003, seuls cinq d’entre eux ont été condamnés par la justice pour meurtre d'otaries.

G.D.