Paris: les orangs-outans du Jardin des Plantes initiés à la peinture

La ménagerie du Jardin des Plantes a lancé une expérience visant à analyser les effets de la pratique de la peinture chez les ourangs-outans.

Et si les singes avaient la fibre artistique? Depuis la fin du mois de décembre, les équipes de la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris mènent une expérience pour le moins étonnante. En dotant les orangs-outans de feuilles de papier et de peinture, elles cherchent à analyser la réaction des primates.

"On essaye de voir pendant une demi-heure quelles vont être les activités des orangs-ourants en lien avec la peinture", explique Sabrina Krief, maître de conférence au Muséum.

Et certains semblent y prendre goût. C’est le cas de Nénette, une orang-outan qui, après avoir déchiré les feuilles de papier, parvient désormais à utiliser la peinture pour dessiner dessus. Objectif de l’expérience: voir si la peinture est en mesure de détendre les orangs-outangs.

Mesurer le taux de cortisol 

Pour ce faire, les chercheurs procèdent à un prélèvement de salive avant et après l’expérience. Ces prélèvements permettent de mesurer le taux de cortisol, un indicateur de stress. 

"On va comparer les valeurs et si le cortisol a baissé, cela peut vouloir dire que le fait d’être en contact avec du papier et de la peinture diminue le stress des orangs-outans, ou en tout cas leur apporte un moyen de se détendre s’ils ne sont pas stressés", détaille Sabrina Krief. Les résultats de l’expérience sont attendues fin mars.

Les primates reconstituent leur environnement 

Outre les observations liées au stress, les scientifiques s’intéressent aux productions des orangs-outans afin de comprendre "de quelle façon ils transfèrent la peinture sur le papier".

Or, "les premiers dessins de Nénette montrent qu’elle reconstitue son environnement. Elle choisit du brun, du vert… Elle mélange les couleurs et parfois, elle utilise même un outil puisqu’elle a gardé un noyau de mangue qu’elle a utilisé pour peindre", poursuit Sabrina Krief, partageant sa volonté d'"explorer les émotions et l’univers sensoriel des orangs-outans".

Paul Louis