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Liban: une ONG veut sensibiliser le public en 200 bébés tortues la mer

Femmes, adolescents et enfants, disposés en deux rangées, ont ainsi pu, grâce à l'ONG "Orange House", suivre le grand départ des bébés tortues.

Femmes, adolescents et enfants, disposés en deux rangées, ont ainsi pu, grâce à l'ONG "Orange House", suivre le grand départ des bébés tortues. - Mahmoud ZAYYAT / AFP

Des dizaines de personnes ont pu observer, sur une plage du sud du Liban, 200 bébés tortues à peine sortis de l'oeuf se précipiter vers la mer Méditerranée, un évènement organisé par une ONG pour sensibiliser le public à l'importance de protéger l'environnement.

Des dizaine de personnes, femmes, adolescents et enfants, disposés en deux rangées, ont pu, grâce à l'ONG "Orange House", suivre le grand départ des bébés tortue Caouanne et des tortues vertes, lâchées sur le sable avant de regagner la mer, à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville côtière de Tyr au Liban.

"C'est de la sensibilisation, pour préserver la mer et son écosystème. Beaucoup de Libanais ne savent pas que des tortues pondent des oeufs et les enfouissent sous le sable des plages", confie Mona Khalil, à l'origine du projet Orange House qui a organisé l'évènement dimanche.

Pour protéger les tortues de mer dans le sud du Liban

Depuis le début des années 2000, elle s'occupe de la "plage des tortues Al-Mansouri", dans le but de protéger les tortues de mer dans le sud du Liban.

"On a voulu que les gens, les enfants en particulier, voient comment les tortues sortent de leur oeuf pour rejoindre la mer", souligne-t-elle.

Dans un pays où les militants tirent régulièrement la sonnette d'alarme pour dénoncer les politiques environnementales, elle critique d'ailleurs "les constructions sauvages de sites touristiques sur les côtes, au détriment de l'environnement".

De tels projets obligent "de nombreuses espèces animales à quitter leur secteur pour trouver refuge dans des régions plus sûres", déplore-t-elle.

Le chiffre de nids a été divisé par deux, le littoral est de moins en moins accueillant pour les tortues 

En 2012, un rapport du ministère des Transports montrait qu'environ cinq millions de m² du littoral au Liban sont construits illégalement.

Mona Khalil explique qu'elle s'était occupé un temps d'une cinquantaine de nids, qui accueillaient entre 5.000 et 6.000 oeufs. Aujourd'hui, le chiffre a été divisé par deux: plus que 23 nids.

"Il y a de nombreux dangers pour la vie des tortues de mer sur les côtes libanaises", met-elle en garde, citant notamment "la pêche à la dynamite ou encore l'invasion du ciment et les projets touristiques qui envahissent les plages". Cela gêne les tortues et les pousse à abandonner la région", déplore Mona Khalil.

Un nouveau projet suscite la crainte des défenseurs de l'environnement 

En 2017, l'enfouissement d'une "montagne d'ordures" en mer près de Beyrouth en vertu d'un accord entre le gouvernement et une compagnie privée avait fait scandale.

Un nouveau projet de complexe touristique dans la région côtière d'Anfeh, au nord, suscite par ailleurs la crainte des défenseurs de l'environnement et du patrimoine. Il menace une des plus anciennes salines de Méditerranée située dans une zone riche archéologiquement.

N.Ga., avec AFP