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Les corbeaux des villes en moins bonne santé qu'à la campagne, les fast-food responsables?

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Photo d'illustration - Don DeBold - Flickr - CC

D'après une étude de chercheurs américains, les corbeaux se nourrissant notamment de cheeseburgers présentent des taux de cholestérol plus élevés.

Qu'il s'agisse des pigeons, des rats ou des corbeaux, les animaux vivant dans les grandes villes survivent en partie grâce à la nourriture humaine qu'ils trouvent sur le sol ou dans les poubelles.

Mais une récente étude publiée dans la revue scientifique The Condor: Ornithological Applications tend à montrer que le régime alimentaire des citadins ne réussit pas vraiment aux animaux urbains, notamment aux corbeaux. En effet, selon l'équipe de chercheurs à l'origine de l'article, les corbeaux vivant en ville sont en moins bonne santé que leurs cousins des campagnes puisqu'ils présentent un taux de cholestérol plus élevé.

Pour arriver à cette conclusion, la scientifique Andrea Townsend du Hamilton College, à New York, a analysé le sang de près de 140 corbeaux vivant dans une aire géographique californienne allant de la zone très urbanisée jusqu'à la campagne. Elle a ainsi remarqué que plus l'environnement est urbain et peuplé, plus les volatiles avaient un taux élevé de cholestérol, impliquant que la nourriture humaine était donc responsable de leur santé détériorée.

Nourris au cheeseburger

Pour tester cette théorie, les chercheurs américains ont nourri une population de corbeaux vivant à la campagne avec des cheeseburgers provenant de McDonald's. Au bout de quelques temps la concentration de cholestérol dans leur sang a ainsi atteint celle des corbeaux vivant dans les grandes villes. Leurs voisins de la campagne qui n'ont pas eu le droit aux fast-food ont quant à eux gardé un taux de cholestérol stable, de 5% moins élevé.

Si Andrea Townsend tempère en assurant que le gras est essentiel pour le fonctionnement du corps, un excès peut selon elle probablement aboutir à l'apparition de maladies chez les corbeaux urbains.

"On sait que l'excès de cholestérol peut provoquer des maladies chez les humains, mais nous ne savons pas quel niveau est considéré comme 'dangereux' pour les oiseaux sauvages, explique Andrea Townsend. Nourrir les oiseaux peut-être une bonne façon de se connecter à la nature (...) mais je m'inquiète que certains types de nourriture (...) ne soit pas bonne pour leur santé".

L'auteure de l'étude explique par ailleurs que les corbeaux ne sont pas les seuls à souffrir des effets néfastes de la malbouffe humaine. Des animaux tels que le renard, la tortue de mer ou même les moineaux ont eux aussi tendance à avoir un taux de cholestérol plus élevé dans les lieux où ils interagissent avec les hommes et se nourrissent de leurs déchets.

Juliette Mitoyen