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Les animaux domestiques ou sauvages n'ont joué aucun rôle dans la diffusion du virus en France

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Photo d'illustration - John MacDougall

Selon une nouvelle expertise de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (l'Anses) ce jeudi, fondée sur les données tirées d'infections naturelles et expérimentales au Covid-19, les animaux, de compagnie ou sauvages, n'y sont pour rien dans la transmission de la maladie en France.

L'expertise, rendue publique ce jeudi par l'Agence nationale de sécurité sanitaire, est fondée sur les nouvelles données tirées des infections par le Covid-19 dans le monde animal. Actualisant une précédente étude, publiée en avril dernier par la même institution, l'Anses confirme:

"A ce jour et à la lumière des éléments scientifiques actuellement disponibles, l’Agence confirme que les animaux domestiques et sauvages ne jouent pas un rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2. A ce stade, cette diffusion est le résultat d'une transmission interhumaine par voie respiratoire."

Réceptivité et sensibilité

Les éléments scientifiques examinés sont de deux ordres: il s'agit à la fois de données récoltées après des infections expérimentales au SARS-CoV-2, agent pathogène du Covid-19, sur des animaux, et des infections naturelles, contractées par ceux-ci dans leur habitat.

Avant de détailler les différentes vulnérabilités des espèces au virus, l'Anses appelle à distinguer les deux critères examinés par ses experts. Ces derniers ont d'une part cherché à évaluer la réceptivité des animaux au virus, en d'autres termes leur faculté à en être porteur, et d'autre part leur aptitude à manifester des symptômes, c'est-à-dire leur sensibilité au SARS-CoV-2.

Un impact limité chez les chiens

Les animaux de la ferme semblent tirés d'affaire à ce stade. En effet, les observations conduites jusqu'à présent ont permis d'établir que les volailles - poulets, dindes et canards - n'étaient ni sensibles, ni réceptives au virus. Les bovins et les porcs sont dans une situation similaire. Il apparaît qu'ils ne montrent aucun signe de la maladie à ce jour, quant à leur réceptivité éventuelle elle est encore incertaine.

Des infections expérimentales ont en revanche mis en évidence des lésions liées au virus chez les lapins, mais la chose reste encore à confirmer.

On sait également que les chiens peuvent être frappés par la maladie. Cependant, le nombre de cas connus est très faible au regard de leur grande exposition à celle-ci, au vu du nombre de patients disposant d'un tel animal de compagnie. De plus, les essais conduits par les scientifiques sur ces chiens "contacts" n'ont pas démontré de contamination intra-espèces, ni la capacité d'un chien à transmettre son virus à une autre espèce.

Les chats moins armés

Les chats semblent moins armés face à la maladie. Ils sont réceptifs et sensibles au SARS-CoV-2. Ils sont aussi susceptibles de se contaminer entre eux. Toutefois, là encore, les chercheurs n'ont identifié aucun cas de transmission du virus d'un chat vers une autre espèce.

Ces caractéristiques se vérifient chez tous les félins, dont les tigres, lions et pumas testés en captivité. Appartenant à une autre famille du règne animal, les hamsters et les furets relèvent pourtant du même schéma.

Le cas particulier des visons

Cette innocuité apparente des animaux sur le plan sanitaire se heurte pourtant à une double actualité: l'abattage systématique des élevages de visons aux Pays-Bas (en juillet) et au Danemark (en octobre). L'Anses y voit un cas particulier: tandis qu'en leur sein la transmission intra-espèce est avérée, la transmission inter-espèces est présumée mais celle-ci serait forcément fonction d'une très forte pression virale. En clair, la très grande concentration des spécimens dans les élevages expliquerait la circulation du mal chez les visons.

L'Agence de sécurité sanitaire préconise donc de demeurer vigilant dans les contacts avec les espèces dont la réceptivité et la sensibilité au virus sont établies si leur densité à un endroit donné est importante, a fortiori s'il s'agit d'un lieu clos ou confiné. Enfin, l'Anses recommande d'éviter au maximum les interactions étroites avec des animaux si l'on est soi-même contaminé. Au cas où elles seraient inévitables, il faut, conseille-t-on, se laver les mains avant et après le contact.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV