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Animaux

Le succès évolutif du bourdon réside dans son absence de vie sexuelle 

Un bourdon.

Un bourdon. - YURI KADOBNOV / AFP

L'absence de vie sexuelle chez la plupart des insectes vivant en colonie serait le secret de leur succès écologique et évolutif.

Selon une étude publiée dans le journal scientifique Royal Society Open Science, les bourdons peuvent remercier leur... absence de vie sexuelle. En effet, s'ils sont aussi bien organisés, c'est grâce au comportement altruiste de certains d'entre eux, qui privilégient l'organisation collective à la reproduction. 

"Chez les insectes sociaux, les ouvrières sont un excellent exemple de comportement altruiste. Elles évitent de se reproduire et mettent toute leur énergie dans l'éducation de leurs frères et sœurs", a expliqué à Ann-Marie Rottler-Hoermann de l'Université de Ulm en Allemagne et coauteur de l'étude.

Le cycle de vie d'une colonie de bourdons commence au printemps, quand la reine se réveille de son hibernation. Elle trouve alors un endroit où se poser et y pond ses premiers œufs, les premières ouvrières. Ces dernières prennent en charge la collecte de nourriture, la construction du nid et l'alimentation des larves alors que la reine se concentre sur la ponte et la production d'ouvrières.

Quand elles commencent à pondre, les ouvrières deviennent des rivales pour la reine

Lorsque la colonie a atteint une certaine taille, la production des ouvrières s'arrête et on commence à préparer l'avenir en produisant les futurs reines et des mâles qui les féconderont. Les ouvrières n'ont pas besoin de s'accoupler pour pondre des œufs mais n'engendrent que des mâles (dont le rôle se limite à féconder les futurs reines à la fin de l'été).

Mais quand elles commencent à pondre... elles sonnent le glas du développement paisible de la ruche. "Les ouvrières deviennent alors des rivales pour la reine. Les ressources (nourriture, soins), qui sont nécessaires pour élever les larves, sont précieuses et limitées", explique Ann-Marie Rottler-Hoermann. "Les ouvrières deviennent soudain très agitées, allant parfois jusqu'à se battre ou tuer les œufs des autres", note la chercheuse.

Des conflits si violents qu'ils peuvent même se solder par la mort de la reine. Mais on ne sait pas pourquoi certaines se mettent à pondre des œufs alors que d'autres restent éternellement au service de la communauté. En l'état, on sait juste que c'est un changement dans la composition de la cire qui déclenche la course à la reproduction. 

la rédaction avec AFP.