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Le réchauffement climatique pousse certaines cigognes à ne plus migrer

Des cigognes à Poehlde, dans le Nord de l'Allemagne, le 19 avril 2018

Des cigognes à Poehlde, dans le Nord de l'Allemagne, le 19 avril 2018 - SWEN PFÖRTNER / DPA / AFP

Les cigognes, habituées à migrer en Afrique pour trouver de la chaleur, sont de plus en plus nombreuses à arrêter leur voyage dans le sud de l'Europe. Un changement de comportement causé par le réchauffement climatique, qui peut entraîner des conséquences désastreuses sur la santé de ces oiseaux.

C'est une tendance qui inquiète les ornithologues. Comme le révèle Le Figaro, de plus en plus de cigognes ont arrêté de migrer en Afrique à l'arrivée de l'hiver, préférant poser leurs valises dans le sud de l'Europe. La raison? Le réchauffement climatique, qui permet aux pays européens de vivre des hivers plus doux. Les cigognes n'ont donc désormais plus besoin d'entamer un long voyage jusqu'au Sahel pour échapper aux basses températures. 

Signe de ce nouveau phénomène, le Portugal, qui ne recensait que 1187 cigognes sur son territoire à l'hiver 1995, en compte désormais plus de 14.000. Et parmi les cigognes qui continuent à migrer jusqu'en Afrique, les observateurs constatent un retour plus précoce dans la péninsule ibérique, "dès janvier, parfois même décembre", selon une spécialiste interrogée par Le Figaro.

Conséquences sur la santé des cigognes et des humains

Ce changement de comportement, causé par le réchauffement climatique, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé de ces oiseaux, et en ricochet, sur celle des humains. Pour pouvoir constituer leurs nids, les cigognes se servent de branches, de brindilles... mais également de détritus en tout genre, pour consolider ces habitations. Elles ramassent ainsi des sacs poubelle, des bouteilles d'eau et des objets en plastique, qu'elles trouvent dans les différents dépôts d'ordures à ciel ouvert présents par centaines dans le pays.

Et elles ne se contentent pas de se servir de ces déchets pour leurs nids: elles ont également pris l'habitude de se nourrir de ces détritus, et de boire l'eau souillée par ces déchets dans les décharges. "C'est surtout ça qui les fait mourir. J'en trouve une morte par jour", explique José Mathilde, travailleur de la décharge d'Evora, située dans le sud du Portugal, au Figaro. Et les maladies contractées par les oiseaux qui survivent sont transmissibles aux humains.

Rien que dans cette décharge d'Evora, ce ne sont pas moins de 5000 cigognes qui ingurgiteraient quotidiennement ces détritus. Entre réchauffement climatique et déchets laissés à ciel ouvert, les comportements humains modifient les comportement de ces oiseaux, en impactant de manière négative leur santé.

Céline Penicaud