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Japon: la fin de la chasse à la baleine en Antarctique

Des pêcheurs japonais dépècent une baleine, en juin 2008. (photo d'illustration)

Des pêcheurs japonais dépècent une baleine, en juin 2008. (photo d'illustration) - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La Cour internationale de Justice a exhorté le Japon de cesser ses activités de chasse à la baleine en Antarctique, considérant que qu'il s'agit de commerce et non pas de recherche scientifique.

Le Japon épinglé par la Cour internationale de Justice. L'institution a ordonné à Tokyo, ce lundi, d'arrêter la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique, estimant que le Japon y mène une activité commerciale en la faisant passer pour de la recherche scientifique. Quelques instants après cette annonce, le Japon a fait part de son intention de respecter la décision de la CIJ, tout en se disant "pronfondément déçu".

"En tant que pays respectant l'Etat de droit (...) et membre responsable de la communauté internationale, le Japon respectera la décision de la Cour", a déclaré Koji Tsuruoka à des journalistes à la sortie de la salle d'audience.

"Le Japon doit révoquer tout permis, autorisation ou licence déjà délivré dans le cadre de Jarpa II (programme de recherche) et s'abstenir d'accorder tout nouveau permis au titre de ce programme", avait déclaré peu avant le juge Peter Tomka, président de la Cour internationale de Justice. "Les permis spéciaux ne sont pas délivrés en vue de recherche scientifique", a-t-il soutenu, lors d'une audience au Palais de la Paix, à La Haye.

De la baleine sur les étals nippons

La Cour a de la sorte donné raison à l'Australie. Celle-ci avait saisi la CIJ en 2010, affirmant que le Japon pratiquait une chasse à l'échelle commerciale sous couvert d'un programme de recherche scientifique. "Des considérations financières, plutôt que des critères purement scientifiques, sont intervenues dans la conception du programme", a affirmé le juge Tomka, pointant notamment du doigt le "manque de transparence" dans l'établissement de quotas "non raisonnables".

Estimant que Tokyo détournait un moratoire de 1986 n'autorisant la chasse à la baleine qu'à des fins scientifiques, Canberra avait demandé à la CIJ d'ordonner au Japon l'arrêt de son programme de recherche Jarpa II. Le Japon, pour qui la chasse à la baleine est une tradition ancestrale, soutient de son côté que ses activités sont scientifiques, mais ne cache pas que la chair des baleines chassées termine sur les étals nippons.

10.000 baleines chassées en vingt ans

Selon Canberra, le Japon a chassé plus de 10.000 baleines entre 1987 et 2009, principalement des petits rorquals (baleines de Minke). Japon et Australie ont tous deux assuré qu'ils respecteraient le jugement, quel qu'il soit.

Les militants de l'association Sea Shepherd suivent de très près les débats devant la CIJ, eux qui harcèlent les baleiniers japonais dans l'Antarctique pour les empêcher de chasser, une pratique pouvant mener à des affrontements musclés. En avril 2013, le Japon avait indiqué que le nombre de baleines chassées en Antarctique lors de la campagne 2012-2013 était au plus bas en raison du harcèlement permanent des écologistes.

A.S. avec AFP