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Animaux

Hiver doux: les oiseaux migrateurs moins nombreux

La vague de chaleur qui envahit le pays depuis quelques semaines fait le bonheur de nombreux Français, mais elle déboussole un peu la nature, et notamment les oiseaux.

La vague de douceur qui touche actuellement la France concerne également la péninsule ibérique, le Royaume-Uni, l'Irlande, le Bénélux, l'Allemagne, mais aussi le nord de la mer Baltique. Stockholm ou Helsinki ont frôlé leurs records pour un mois de décembre.

A Saint Ouen du Tilleul, dans l'Eure, Agnès Grège est surprise d'entendre encore un certain nombre d'oiseaux chanter, donnant des airs de printemps à son jardin alors que la saison des amours n'est pas encore arrivée pour les oiseaux.

Depuis longtemps, Richard Grège, administrateur de la LPO de Haute-Normandie, donne à manger aux oiseaux pour les aider à traverser l’hiver. Mais cette année, certaines espèces manquent à l’appel. La vague de chaleur qui traverse l’Europe est en cause, elle retarde en effet les migrations.

"Les espèces qui habituellement fuient les mauvaises conditions météorologiques de l’Europe du Nord ne viennent pas passer l’hiver chez nous en Normandie, donc on a en ce moment un peu moins d’espèces que si les conditions climatiques étaient plus rudes dans le Nord", explique Richard Grège.

Il cite parmi les absents: le pinson du Nord, le tarin des aulnes, ou encore le sizerin.

A l'extrémité Est de la France, "depuis cinq à six ans, les cigognes se sédentarisent. Un quart des trois cents oiseaux recensés en Moselle ne migre plus ou partiellement", observe pour sa part Dominique Klein, membre du groupe Cigogne France, interrogé par Le Républicain Lorrain. 

La douceur va persister

"La première quinzaine de décembre a été très douce, sans toutefois battre de record à l'échelle nationale", explique Etienne Kapikian, ingénieur prévisionniste à Météo-France. "Mais le fait que cette douceur va persister placera sans doute décembre 2015 sur le podium" des mois de décembre les plus chauds enregistrés en France, selon lui.

"L'excédent thermique" a surtout touché le Nord et le Nord-Ouest, de la Bretagne jusqu'à la frontière belge, ainsi que les massifs montagneux, précise-t-il. "Cette douceur de l'hiver sera de plus en plus évidente à mesure que le réchauffement climatique se met en place", expliquait le climatologue Jean Jouzel la semaine dernière sur France Info. "C'est vrai pour les hivers, c'est vrai aussi pour les étés caniculaires, les vagues de chaleur."

K. L. avec Maxime Devaux