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Hérault: un aigle royal tué par les pales d'une éolienne, la justice se saisit de l'affaire

Aigle royal.

Aigle royal. - (illustration) - btitib50 - flickr - CC

Le rapport d'enquête de l'Office français de la biodiversité est un argument supplémentaire pour les opposants à ce parc éolien, qui tentent de la faire démanteler devant la justice.

Le début de l'affaire remonte au 16 janvier dernier. Ce jour-là, un aigle royal sans vie est retrouvé au pied d'une éolienne sur le Massif de l’Escandorgue, près de Lodève, dans le département de l'Hérault, rappelle France Bleu. Le rapace a été découvert par le groupe d'étude des rapaces du sud du Massif central, qui le suivait via une bague GPS dont il avait été équipé.

L'affaire a fait grand bruit et a ému la population locale. Comme le rappelle Metropolitain, cet aigle fait partie de l'unique couple d'aigles royaux de ce massif, et son domaine vital s'étendait sur 200 km², jusqu'au plateau du Larzac. Emblématique de l'Occitanie, il est en outre une espère protégée.

La justice se saisit de l'affaire

Selon Midi-Libre, qui a pu se procurer le rapport d'enquête menée par l'OFB (Office français de la biodiversité), ce sont bel et bien les pales de l'éolienne qui sont à l'origine de la mort de l'aigle. Les hypothèses de la grippe aviaire et de l'empoisonnement ont été rapidement écartées, analyses toxicologiques à l'appui.

"Le visionnage des enregistrements des caméras conforte l'existence d'un lien de causalité entre la présence de l'éolienne et la mort de l'oiseau", confirme la préfecture de l'Hérault, qui assure toutefois que le système de l'éolienne avait bien repéré l'oiseau et réduit sa vitesse de rotation.

A la lumière de ces révélations, le parquet de Montpellier a ouvert une enquête préliminaire pour "destruction non autorisée d'espèce protégée."

Vers un démantèlement?

Depuis la découverte de l'aigle mort, les associations environnementales locales, déjà persuadées de la culpabilité des éoliennes, sont vent debout.

D'autant que, comme l'explique Midi-Libre, la cour d'appel de Nïmes doit se prononcer le 10 octobre prochain sur le démontage des sept éoliennes présentes sur le Massif de l’Escandorgue. Un démantèlement qui serait une première en France.

En 2021, après des années de recours, dont certains devant le conseil d'État, les opposants ont obtenu l'annulation du permis de construire. Puis, ils ont également obtenu une victoire historique devant le tribunal judiciaire, qui avait ordonné le démantèlement du site. Une décision annulée en appel, avant que la cour de cassation n'autorise, début 2023, un nouveau procès.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV