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Fin des cétacés en captivité: une mesure "injuste" pour le Marineland d'Antibes, les autres delphinariums sceptiques

Le directeur de Marineland a déploré l'absence de concertation avant les annonces de Barbara Pompili, qui prévoit la "fin progressive" des animaux sauvages dans les cirques itinérants et la fin de la présence d’orques et de dauphins dans les delphinariums français.

L'interdiction prochaine de la reproduction et de l'introduction de nouveaux orques et dauphins dans les trois delphinariums français, annoncée mardi par le gouvernement, est "injuste et injustifiée", a réagi auprès de l'AFP le Marineland d'Antibes, le plus grand de ces parcs.

Les deux autres parcs concernés, Planète Sauvage et le Parc Astérix, se sont eux dits "ouverts" à la discussion mais circonspects en ce qui concerne les modalités pratiques induites par les annonces gouvernementales.

"C'est la fin des delphinariums en France"

"Clairement, l'intention du message de Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique), c'est la fin des delphinariums en France, mais selon quel calendrier, on ne sait pas", a déclaré à l'AFP le directeur général de Marineland Pascal Picot, jugeant "ridicule" l'enveloppe de huit millions d'euros annoncée pour aider les entreprises affectées.

"On estime que c'est injuste et injustifié parce que notre métier, c'est le bien-être animal, l'éducation, la recherche et la conservation, donc on ne comprend pas cette décision", a poursuivi le responsable du plus grand parc d'attraction marin d'Europe.

Marineland abrite aujourd'hui 12 dauphins, dont deux nés cette année en captivité, et quatre orques. Il avait accueilli environ 800.000 visiteurs en 2019.

Marineland compte 160 emplois en contrat à durée indéterminée (CDI), 500 saisonniers sans compter une centaine d'emplois en CDI dépendant indirectement du parc. Au regard de son importance économique, l'aide annoncée par Barbara Pompili est "absolument dérisoire", selon M. Picot. "Ça fait 400 euros par licenciement".

Planète Sauvage et le Parc Astérix circonspects

De son côté, Planète Sauvage, un vaste parc animalier situé près de Nantes et qui présente aussi au public des dauphins dans sa "cité marine", rappelle dans un communiqué que sa priorité "a toujours été, reste et restera d'assurer le bien-être des animaux".

"Planète sauvage est favorable à l'évolution du cadre législatif encadrant l'activité des parcs zoologiques. Planète sauvage est pleinement engagé dans ces travaux de concertation qui doivent permettre de fixer les modalités pratiques et scientifiques de ces annonces", poursuit le parc.

"Il nous semble indispensable de poursuivre nos travaux scientifiques et de continuer à sensibiliser le grand public sur les dangers qui menacent la faune marine", ajoute-t-il.

Du côté du Parc Astérix, "nous prenons acte de ces déclarations et sommes ouverts à la discussion sur la problématique de la non-reproduction des dauphins qui pose des tas de questions", a affirmé pour sa part à l'AFP le directeur général du parc, Nicolas Kremer.

Vers la fin des fauves dans les cirques

"L'objectif est clairement d'aller jusqu'à la fermeture au fur et à mesure que les animaux disparaissent, mais la durée de vie d'un dauphin peut être longue - notre animal le plus jeune a environ deux ans, le plus âgé 47 ans", a-t-il ajouté en rappelant qu'ils ne pouvaient "pas être relâchés dans la nature car ils ne savent ni se nourrir, ni se défendre".

Après des années de polémiques, la nouvelle ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé mardi la disparition prochaine des animaux sauvages dans les cirques ambulants et la fin de la reproduction et de l'introduction des cétacés dans les parcs marins.

Le gouvernement a annoncé qu'il mettrait huit millions d'euros sur la table pour la reconversion des cirques ambulants (les cirques et spectacles sédentaires ne sont pas concernés) et des personnels des trois delphinariums du pays.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV