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Animaux

Emoi après l'euthanasie d'un girafon au zoo de Copenhague

Un girafon près de sa mère au zoo de Kronberg, en Allemagne, le 7 janvier 2014. (photo d'illustration)

Un girafon près de sa mère au zoo de Kronberg, en Allemagne, le 7 janvier 2014. (photo d'illustration) - -

Marius, un girafon d'un an et demi, a été abattu ce dimanche au zoo de Copenhague, alors qu'il était en parfaite santé. La décision, justifiée par les responsables du zoo par le risque de consanguinité avec les autres girafes, a suscité un tollé sur Internet.

Le sort de Marius a ému le Danemark et au-delà. Ce girafon d'un an et demi en parfaite santé a été euthanasié dimanche au zoo de Copenhague, malgré des protestations d'amoureux des animaux au Danemark.

Marius a été exécuté avec un pistolet d'abattage en début de matinée, a indiqué le porte-parole du zoo, Tobias Stenbaek Bro, avant une autopsie qui était en cours dimanche matin et à laquelle étaient conviés les visiteurs souhaitant y assister. L'animal finira dépecé pour nourrir les fauves. "Il a été abattu à 9h20 (8h20 GMT). Cela s'est passé comme prévu", a-t-il précisé.

Le zoo "étonné" de l'émotion soulevée par le sort de Marius

Tobias Stenbaek Bro a expliqué que le zoo ne s'attendait pas à l'émotion soulevée par le sort de l'animal. "C'est toujours le droit des gens de protester. Mais bien sûr nous avons été étonnés", a-t-il déclaré. Le zoo avait longuement expliqué sur son site Internet, mercredi, qu'il n'avait pas d'autre choix que de ne pas laisser le girafon devenir adulte.

Dans le cadre de l'Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA), il est en effet tenu d'éviter la consanguinité entre girafes. Or, la castration a été jugée plus cruelle et aurait "des effets indésirables". Et la réintroduction dans la nature est un processus qui a peu de chances de réussir et qui, dans le cas des girafes, n'est pas souhaité par les pays africains.

Pour des raisons génétiques, Marius n'a pas pu trouver refuge dans l'un des autres établissements du réseau de l'EAZA, qui en compte 300.

Les internautes révoltés

L'idée de sa mort a révolté des internautes. Dimanche matin, plus de 5.200 d'entre eux étaient inscrits à un groupe Facebook appelé "Sauvez Marius". Près de 3.400 avaient signé une pétition en danois sur skrivunder.net, et près de 24.000 une autre pétition, en anglais, sur thepetitionsite.com, soit 10 fois plus que samedi soir.

Cependant, la campagne en faveur du girafon a été ignorée par les deux principales associations de défense des animaux danoises, Dyrenes Beskyttelse ("protection des animaux") et Anima (pour le véganisme). Le zoo de Frösö, à Östersund (Suède), qui n'est pas membre de l'EAZA, a révélé samedi au quotidien suédois Expressen avoir demandé sans succès à récupérer Marius.

Pas de vente des animaux

Interrogé par ce même journal, un responsable de l'Association des zoos suédois, Jonas Wahlström, a dit comprendre l'euthanasie, mais s'est étonné de l'autopsie ouverte au public. "Si on annonçait ça dans les zoos suédois, je crois que le personnel se ferait presque lapider", a-t-il estimé.

Des images de l'autopsie publique de l'animal ont été partagées par des internautes, sur Twitter.

HEALTHY BABY GIRAFFE COPENHAGEN ZOO KILLED BY Bengt Holst Scientific Director LEAVE COMMENTS https://t.co/XYqeOfItl0 pic.twitter.com/tRYXCuaPZb
— SaveMyHorses (@SaveMyHorses) 9 Février 2014

Samedi soir, le quotidien danois Ekstrabladet avait aussi rapporté les propos d'un imprésario danois installé à Los Angeles, Claus Hjelmbak, qui disait avoir trouvé un acheteur. "Une de mes amis proches, milliardaire, a dit qu'elle voulait transférer quelques millions là-bas pour que nous puissions acheter le girafon. Il aurait tout à fait pu habiter dans son jardin à Beverly Hills. Mais le directeur n'était pas intéressé par une vente. Je suis en colère", a-t-il dit. Dès l'annonce de l'euthanasie, le zoo avait fait savoir que sa politique était de ne pas vendre ses animaux.

A.S. avec AFP